Un costaud peut opprimer un fluet.
Il ne peut pas opprimer 3 fluets.
Car il doit dormir.
En milieu ouvert (lorsque chacun peut aller où il veut et s’allier avec qui il veut) un costaud ne peut pas opprimer. Il ne le peut pas se manière absolument solitaire. Il passe des alliances, Chacun passe des alliances.
L’anneau est une constante du règne vivant.
Chez l’Homme, ce qui fait qu’un milieu est ouvert ou non c’est bien entendu la cage, la frontière, la chaîne d’acier, les barbelés, les murailles mais bien d’autres choses encore qui n’ont pas cette allure solide.
Il y a par exemple l’attachement affectif (à des personnes, à des paysages). Il y a aussi l’attachement matérialiste (dans lequel on a investi des efforts : verger, troupeau, maison).
Il y a aussi la réputation qui nous attache. Or ce qui s’appuie sur notre réputation pour nous faire ou nous défaire, c’est aussi bien le roi que le banquier que le coiffeur que notre voisin, que notre prof que notre mère que notre enfant. Autrement dit l’identité ou l’identification, l’ipséité ou mêmeté nous lie tant en affectif qu’en responsabilité qu’en intérêt .
L’oppression ne vient jamais d’un Hercule mais d’une pyramide d’oppressions à laquelle chacun participe, dans tous les cas de figure, même dans une prison.
Même dans les camps de concentration, même entre les plus maltraités des prisonniers il y avait une des mille dimensions possible de l’oppression.
Même au sein d’un club de type Camora, Sinn Féin, Résistance, Brigades Rouges, Farc, Chrétiens des époques sectaires, syndicat, Ecole ou Scientologie, il règne une des formes d’oppression dont la plus symptomatique et terrible :
« Mort à celui qui nous quitte »
Même dans un couple conjugal, il existe plusieurs des formes d’oppression.
D’où le drame-chantage que chacun fait de la trahison de l’autre.
Et cette nuit très conventionnelle du 31 décembre, en ce qu’elle a de clubiste ou collectif, va tous nous opprimer de plusieurs manières, qu’on soit dedans ou dehors de quelque anneau.
Il existe bel et bien une possibilité qu’un costaud opprime un maigrichon. Mais ce fait crédible ou valide en réalité rarement exercé, nous sert de schème pour exprimer de manière schématique et accusatoire la réalité qui est que nous sommes tous opprimé-opprimeur.
Chacun se plaint volontiers d’être opprimé mais dénie opprimer.
Si dans certains cas de type Louis quelque chose, on peut plus facilement prouver une pyramide d’oppression, il est bien plus difficile de la prouver dans une démocratie.
Dans une démocratie, ce qui nous opprime et ce que nous opprimons, ce réseau des oppressions mutuelles a plutôt allure de sphère ou d’ovoïde
Nul ne consent à une dite servitude s’il n’opprime pas lui-même quelqu’un ou quelque bestiole.
Il va alors de soi que plus un peuple est nomade et ouvert aux entrées comme aux sorties, moins il est opprimant.
Mais comme aucun peuple n’ignore le lien, aucun n’est absolument non opprimant.
Le peuple du Net serait un des plus inoppressifs si chacun y était anonyme et indépendant de toute problématique matérielle tant pour y entrer que pour en sortir, si chacun y avait un pseudo automatiquement tournant et s’il était impossible d’y constituer le moindre club (Cela au sein d’un club linguistique, tout de même).
Comme il s’y forme des millions de clubs autour de millions de Ma Lune, la preuve est faite que nous ne savons pas nous passer du jeu des oppressions mutuelles et que nous utilisons le Net comme seconde chance, comme espace miroir anamorphique de l’espace en dur, afin d’y vivre un autre jeu d’oppression (Dont les blogs, les games et les fora sont les formules les plus pregnantes)
Le jeu du Monopoly offre, lui aussi, ce genre d’espace alternatif où chacun peut rejouer un autre maillage oppressif. Le sport, quand il passe à la compétition ou quand il s’impose d’une manière ou d’une autre à des tiers, offre aussi un de ces espaces d’oppression alternatif. Des espaces d’oppression, nous en avons des milliers à disposition et nous les testons tous, dont celui de la beauté, du logos, du charme...
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