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Ma conclusion était plus ouverte…
Je n’ai pas évoqué une « tradition juridique » ou « culture juridique », les deux expressions renvoyant d’ailleurs à des définitions différentes mais sans doute vouliez-vous parler de la culture propre à un peuple… ça oui j’en ai fait largement mention pour montrer qu’il n’est pas heureux de comparer comme cela « nous » arrange. Et justement c’est parce que notre propre histoire (contrairement à d’autres) a construit les rapports sexués sur l’opposition homme/femme… que cela coince quand on parle « mariage pour tous ». D’autres cultures « exotiques » ont montré que les relations homosexuelles ne sont pas moins importantes, c’est un fait absolu incontestable, pour cette raison il a été décidé en France d’inclure dans le mariage et l’adoption… aussi les relations de même sexe, je crois que c’est clair non ?
L’argument anthropologique des « contre », c’est la référence à notre propre culture, l’argument anthropologique des « pour », c’est la référence à d’autres cultures.
Opinions à propos du mariage « pour tous » :
Certains trouvent cela formidable parce qu’à leurs yeux, l’égalité c’est d’obtenir la même chose que son voisin, d’autres pensent que la vraie égalité, c’est de tenir compte des différences et ne sont pas contre une union civile ou un PACS élargi pour les personnes de même sexe, une minorité ne veut absolument pas entendre parler de « couple homosexuel » considérant cela comme une déviance à supprimer, une autre minorité ne supporte pas le couple « homme/femme et revendique un ordre nouveau dans le futur sous couvert de féminisme ou de lutte contre l’homophobie, une minorité se moque de tous car pour elle, le mariage par nature est à proscrire, une minorité est indifférente parce qu’elle est déjà trop occupée à trouver un travail ou se nourrir.
J’espère avoir décrit les tendances !
Pour vous répondre au moins sur la « spécificité » du droit français (je suppose), vous le savez : si le droit administratif est « assez fait » par le juge, il est quand même difficile de nier la spécificité du droit français (notre droit des codes) tout comme il est difficile de nier la spécificité de la common law, tout comme il est difficile de nier que les deux systèmes sont nés d’une histoire différente. (Tout ceci n’a plus grande importance au fond à l’heure du droit communautaire).
Et vous-même ayant énuméré quelques lois… il n’y a pas à craindre que notre « tradition » selon votre terme empêche le « changement », l’appareil législatif ne fait que traduire ce « changement » décidé par nos politiques… Depuis un peu plus de 10 ans surtout, cela conduit à une indigestion (« trop de lois tue la loi » si célèbre). Ce qui est à redouter de façon générale, c’est donc bien la précipitation, l’incompétence, le côté superficiel… car l’inflation législative, tout le monde la dénonce depuis un moment déjà !
Et si les lois traduisaient « obligatoirement » la justice, l’équité, la même égale protection etc. etc.… cela se saurait non ? Pire, des lois scélérates, l’Histoire (avec un grand H) en fourmille, des lois trop complexes ou inutiles, ça c’est la signature de notre époque...
L’image est très forte (bravo) quand vous citez l’abolition de la peine de mort, c’est tout un symbole si vous associez l’idée que le projet de loi sur le mariage « pour tous » (et l’adoption) est d’égale valeur.
L’abolition de la peine de mort s’est faite moins à marche forcée que vous le dites et la loi nouvelle portée par Mr Badinter, excellent juriste, ne révolutionnait pas le code civil et donc la société en profondeur… encore une fois comparons ce qui est comparable !
Abolition de la peine de mort, abolition de l’homophobie… c’est déjà fait !
Le mot « abolition » induit un sentiment de justice, de liberté.
Quand il s’agit d’un article de la déclaration des droits de l’homme, c’est une injustice !
Abolition de l’article 16 des droits de l’homme, c’est pour bientôt : La Déclaration universelle des droits de l’homme (article 16), définit le mariage comme hétérosexuel : « À partir de l’âge nubile, l’homme et la femme, sans aucune restriction quant à la race, la nationalité ou la religion, ont le droit de se marier et de fonder une famille [...] La famille est l’élément naturel et fondamental de la société et a droit à la protection de la société et de l’État. »
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