"En enlevant des soldats israéliens [le 12 juillet], le Hezbollah libanais a rouvert le front avec Israël. Une fois de plus, le Hezbollah prend le Liban en otage d’une guerre ; une guerre injustifiée aux yeux de la majorité des Libanais depuis le retrait israélien du Sud-Liban en l’an 2000. Dans cette guerre, une part de responsabilité incombe à une communauté internationale silencieuse et au désengagement américain du processus de paix au Moyen-Orient.
Depuis le retrait israélien, le désarmement du Hezbollah est devenu une nécessité pour la stabilité politique et économique du Liban. Mais le Hezbollah, en situation de force, bien armé, présent au Parlement et au sein du gouvernement, ne désarmera que s’il en retire des avantages suffisants. Il est impératif que les parties libanaises soient prêtes à faire des compromis et incitent le Hezbollah à désarmer pacifiquement.
Faute de solutions viables qui soient satisfaisantes pour toutes les parties concernées, le rejet du désarmement par la milice pro-iranienne (chiite) pourrait mener le Liban vers un nouveau conflit civil. L’attitude du Hezbollah, qui refuse toute mise en cause de ses armes, ainsi que ses activités provocatrices à la frontière israélienne poussent inéluctablement les autres communautés religieuses du Liban à se rapprocher de leurs propres extrémistes. Dans le contexte actuel de friction entre sunnites et chiites dans la région, notamment en Irak, tant les Libanais sunnites que chrétiens finiront par ne plus tolérer les armes du Hezbollah. Ils chercheront à se doter de leurs propres moyens militaires pour défendre leurs acquis politiques.", Par Nadim Hasbani, chercheur à l’Institut français de géopolitique, université Paris-VIII ; chercheur associé université de Gand (Belgique).
Bref, maintenant que la guerre est terminée, la belle unité nationale devrait rapidement céder la place aux vieilles querelles interconfessionnelles. Les chiites (après avoir conduit le pays à la ruine) pourraient, s’ils ne désarment rapidement pas le conduire maintenant à la guerre civile (comme en Irak avec Moqtada Sadr qui cherche à jouer le même rôle néfaste que Hassan Nasrallah au Liban, les deux étant au service de l’Iran).
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