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Pour diverses raisons, extrêmement importantes et à étudier AVEC LES VIEUX, et PAR EUX,
(parce que curieusement les décideurs parlent des vieux comme d’extra-terrestres)
notre société a tendance à faire de cette classe d’âge, dans un fourre-tout invraisemblable,
un groupe de vampires uniquement à charge.
Or les vieux concourent à l’économie, et CE QU’ILS COUTENT RAPPORTE AUSSI.
La stigmatisation est un fléau. Un seul exemple parmi (des millions ?), le changement de l’appellation « Minimum vieillesse » (qui met l’accent sur la personne, et sur ce que la société doit à chaque citoyen) remplacé par « Allocation de solidarité .. » qui pointe exactement ce qui est injustement reproché aux aînés : qu« »on« » les entretiendrait.
Et le gouvernement précédent a oeuvré d’une façon indécente et abjecte dans ce sens-là.
Ma deuxième remarque, et c’est quelque chose qui nous concerne tous dès qu’on « attrape » la soixantaine, c’est une sorte de PRECARITE PSYCHOLOGIQUE, une crainte diffuse instillée par les discours sur « les vieux » et par la REALITE des MAISONS-DE-RETRAITE-CAMPS-DE LA-MORT
qui fait que, et votre article l’illustre parfaitement (hélas), c’est que nous ne savons pas à quelle sauce nous allons être éliminés, ou pas, suivant que nous SERIONS
-soit dynamiques
- soit dépendants
NON : certains, et en particulier ceux qui ont une retraite confortable et assurée, vont rester dynamiques et entreprenants jusqu’au bout de leur vie ou presque. Les exemples publics ne manquent pas, Stéphane Hessel en est un exemple, de citoyens qui, n’étant pas MIS SUR LA VOIE DE GARAGE par l’entourage privé ou public, font oeuvre utile jusqu’à la fin de leur vie.
Et d’autres qui, à la moindre défaillance, sont étiquetés « dangereux pour eux-mêmes (le suprême verdict) et pour les autres ». Ceux-là sont cuits, qui entrent dans le circuit des légumineuses, dont l’esprit va petit à petit lâcher prise devant cette maltraitance qu’est la déshumanisation d’un être.
Mais la majorité des vieux sont entre ces deux extrêmes, et ce que l’état leur doit, c’est de veiller à ce qu’ils ne basculent pas dans la deuxième catégorie, il n’y a aucune raison pour qu’ils ne bénéficient pas d’autant d’attention que les autres classes d’âges.
Matériellement, une mesure importante entre toutes, c’est le maintien à domicile, d’ailleurs créateur d’emplois en tous genres, autant, sinon plus, que la création de maisons de « retraites » relevant, chez certains politiques, d’une vision mercantiliste et , n’ayons pas peur des mots, concentrationnaire.
J’aimerais bien, moi, qu’on me demande un rapport sur le sujet : non seulement j’ai des idées, mais je suis positionnée exactement entre la crainte de ce que la société risque de faire de moi, et la conviction lucide de ce que les êtres humains doivent être respectés, physiquement et psychiquement, jusqu’au bout de leur vie.
La société a besoin des vieux.
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