La faillite de la politique de l’immigration est en grande partie dûe à l’affaiblissement de la société française elle-même, c’est à dire un ensemble lié par une communauté d’intérêt, des valeurs communes, une identité commune. Si l’éducation nationale produisait des citoyens et non des consommateurs gavés de la Star’Ac ou des Joey Starr en miniature, l’arrivée d’immigrés serait une chance. Beaucoup de réactions de rejet que je constate autour de moi (et même chez des gens plutôt à gauche) sont conditionnées par l’attitude des immigrés eux-mêmes, attisée par des associations : aucune volonté de se faire accepter, arrogance, le tout sous-tendu par l’idée explicite que la France doit réparation en raison de son passé colonial et esclavagiste. Et si le « choix » (comme dans immigration « choisie ») s’effectuait non en fonction de la pure rentabilité économique (fort aléatoire d’ailleurs), mais selon des critères culturels ? Il y a des étrangers qui sont culturellement plus français que bien des français « de souche ». Or, là encore, c’est l’incohérence qui règne : Jonathan Littel, américain, auteur d’un des plus gros succès d’édition de la rentrée littéraire en France, s’est vu refuser trois fois sa demande de naturalisation. Je connais pour ma part un prof de fac, américain lui aussi, résident depuis plus de trente ans, qui attend depuis deux ans et demi des papiers français. Etrange, non ?

« Rage » fait bien de rappeler que les expulsés bénéficient d’un pactole de « retour au pays » conséquent-l’exemple est particulièrement désastreux, car en somme on offre une grosse récompense pour avoir enfreint la loi. Les deux seules mesures susceptibles de décourager les arrivées massives sont d’ailleurs impossibles pour des raisons légales : supprimer le regroupement familial (ce qui contreviendrait à la législation européenne), ou réserver les allocations aux seuls nationaux et communautaires (mesure-phare du FN, donc inacceptable pour la majorité des gens...)