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Walid Haïdar 27 mars 2013 17:08

Bon bah Frida, vous n’avez rien compris, à rien de ce qui concerne Mélenchon, le PG et le FdG. J’espère avoir le temps de vous répondre plus méthodiquement ce soir.


Juste une petite remarque « je fus effondrée lorsqu’il appela à voter Hollande » : donc déjà à l’époque, vous n’avez vraiment rien compris de sa stratégie, alors que nous étions plusieurs ici à expliquer à qui voulait l’entendre qu’il était évident que Mélenchon appellerait à voter Hollande au second tour, je faisais même partie de ceux qui expliquaient que Mélenchon ne négocierait rien, et que je doutais fort que le PC négocie quoi que ce soit. Mélenchon n’avait rien a négocier, il FALLAIT que le PS passe, et cela est toujours d’actualité, s’il fallait rejouer la scène, exactement la même stratégie, la seule possible, aurait été adoptée. Cela ne veut pas dire que Mélenchon avait l’intention de caresser le PS dans le sens du poil. Il ne l’a pas fait avant la campagne, il ne l’a pas fait pendant, il ne l’a pas fait après. Le fait de ne pas dire « le PS n’est pas de gauche », vient du fait évident que ce n’est pas à lui de l’affirmer, mais aux gens de le comprendre, lui son boulot c’est d’expliquer que telle, telle et telle action du gouvernement est en contradiction flagrante avec l’esprit pour lequel Hollande a été élu, et surtout nous emmène dans une impasse. Son blog (et son blog europe) sont à ce sujet fort instructifs, très riches en informations.

Une autre petite remarque, vous dies : « il a mis la barre à gauche » et en même temps « il est idéaliste ». Mais que de contradiction et d’erreur de vocabulaire, qu’est-ce que c’est confus ! Il a pas « mis la barre à gauche », il EST de gauche, l’a toujours été, et son combat est constant, il a pour défendre ses idées payé le prix, à savoir être à la tête d’un courant perdant au sein du PS, minoritaire, et il a pour ça subit le mépris des têtes d’oeuf qui dirigent aujourd’hui le parti. Donc il a pas « mis la barre à gauche », il a juste défendu un programme qui correspond à ses convictions politiques. Ensuite il n’est pas « idéaliste », mais exactement le contraire, c’est à dire « matérialiste », un peu de lecture à ce sujet vous ferait le plus grand bien. Mais je sais que vous parlez de l’idéalisme au sens commun et non au sens philosophique. Au sens commun pour vous l’idéalisme c’est de défendre un modèle de société utopique, qui ne tient pas compte des inerties de tous ordres qui maintiennent la société et son esprit. C’est vrai en temps de prospérité et de relative justice sociale. Le jour où tout bascule, c’est le contraire qui devient vrai, et ni la crise environnementale, ni la crise systémique du capitalisme n’attendra un feu vert démocratique pour nous faire basculer, le peuple ne sera pas consulté par ces instances naturelles, c’est plutôt lui qui se redéfinira à la lumière de ce basculement, en partie en fonction des forces politiques affirmées qui seront en présence... NUANCE.

Votre cours de stratégie politique est franchement ridicule, je suis désolé. Vous nous parlez de la conflictualisation qui serait contre-productive pour rassembler et quelques lignes plus bas vous affirmez que les pauvres sont demandeurs de la conflictualisation des problématiques. Au sujet des pauvres qui ne veulent pas s’en sortir seuls, vous avez du découvrir ça dans un sondage magique, mais c’est une généralité franchement comique. La vérité c’est qu’aucune révolution n’a aucune chance en temps de paix, de prospérité, et de justice. Mais arrive toujours un point de rupture dans le système où la radicalisation l’emporte systématiquement, et on ne prend pas position à la dernière minute dans cette optique, on prépare le terrain. Et effectivement, à terme, ça se terminera entre les radicaux d’extrême droite, et ceux d’extrême gauche, parce qu’il ne restera plus rien de crédible entre les deux !

Les gens ont peur de perdre le monde aussi confortable qu’insoutenable dans lequel ils se complaisent ? Ils préfèrent qu’on leur désigne quelques bougnouls et une religion comme bouc-émissaires plutôt que les puissants qui les exploitent, parce que ça demande plus de courage de s’attaquer à ceux-ci qu’à ceux cela ? Evidemment, tout le monde sait cela, on ne vous a pas attendu. Et qu’en déduis-t-on ? Qu’il faut vendre de la soupe en attendant l’apocalypse ? Non, c’est là où vous n’avez rien compris. On est pas dans une perspective de continuité, il va y avoir une rupture, bel et bien, et pas qu’une d’ailleurs, il va y avoir DES ruptures qui vont casser la cohérence et les représentations du système, pour en appeler de nouvelles, radicalement nouvelles, et pour ce moment il faut s’être tenu prêt, avoir avancé ses pions, diffusé ses idées, fait valoir ses prévisions, et cela a moins à voir avec des sièges au parlement qu’avec un corpus idéologique qui s’avérera pertinent le moment venu.

Il ne s’agit pas seulement de « solutions concrètes », il s’agit aussi d’un nouveau modèle de société. Il faut comprendre ça. Et on ne va pas se faire fachistes parce que ça plaît aux cons. On va se battre, et il en adviendra un meilleur résultat que si on ne l’avait pas fait.

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