Article d’une grande naïveté. De cette naïveté qui conduit à se taper la tête contre les murs et qui a fait tant de ravages au cours des siècles.
La pauvreté – comme la richesse – est une composante de la société, structurelle et mécanique, aussi relative qu’incontournable ; et les inégalités de toutes sortes en résultent. En prendre conscience serait le premier pas à faire pour atténuer cette pauvreté et ces inégalités, voire les maîtriser, à défaut de pouvoir les éradiquer. La preuve a en effet été largement administrée, depuis plus 20 siècles, que les raisonnements, les doctrines ainsi que les méthodes appliqués pour les combattre n’ont fait que les augmenter et les exacerber.
En occident comme ailleurs, dans les
pays développés comme dans les autres, la société des hommes est,
a toujours été et sera jusqu’à sa fin, irrévocablement faite
d’inégalités. L’exception y domine la masse ; le pouvoir y
domine le peuple, la force la faiblesse, l’intelligence la sottise,
le savoir l’ignorance , la richesse la pauvreté etc. ; dans tous
leurs aspects. Et plus les richesses augmentent – qu’elles soient
d’ordre matériel ou immatériel –, plus s’accroît l’écart
entre un sommet qui n’a pas d’autres limites que l’ambition
humaine et les capacités de la planète et, à l’opposé, une base
où règnent la pauvreté absolue et l’indignité, dernier état de
notre condition.
Il existe des chiffres et un mécanisme
vieux comme le monde, dont il faudrait pourtant avoir clairement
conscience avant de tenter sincèrement quoi que ce soit d’utile
pour secourir durablement les plus nécessiteux d’entre nous, qu’il
s’agisse de nations, de régions, comme d’individus. Or l’élite
manque du courage, non seulement d’affronter mais simplement
d’évoquer ce mécanisme infernal. A fortiori la pseudo élite se
nourrissant de la pensée unique et ceux qui la suivent en
prisonniers idéologiques.
À l’aube de notre ère, la Terre
était peuplée d’environ 250 millions d’êtres humains. Elle en
compte plus de 7 milliards aujourd’hui, dont 1,2 à 1,4 milliard
vivent dans un état de pauvreté profonde. L’homme et le progrès
dont il est porteur ont ainsi créé, en 20 siècles, 5 fois plus de
miséreux qu’il n’y avait d’individus de toutes conditions sur
terre au début de leur entreprise. Et la population augmente,
quotidiennement, de 220 à 250 000 âmes qui viennent dans leur
grande majorité surpeupler la base d’une société dans laquelle
le « descenseur social » prend le pas sur l’ascenseur du
même nom démontrant, s’il en était besoin, que la pauvreté est
plus facile à partager que la richesse.
En dépit du véritable escamotage du fait démographique par la plupart de ceux qui se penchent sur le cas des pauvres, la pyramide sociale, pour aussi schématique qu’elle soit, met pourtant en évidence le fait que les pauvres des uns sont les riches des autres, dans une relativité universelle que non seulement les uns et les autres ignorent, mais qu’ils contribuent à masquer avec un égoïsme comparable à celui des riches du sommet qu’ils ne font qu’imiter et jalouser dans leur impuissance. Tous ceux qui confondent richesse avec confort et bonheur avec richesse, démontrent ainsi que le sort d’un milliard et demi de pauvres réels et profonds leur importe peu, comparé aux enjeux de leur propre lutte, se limitant à arracher à leurs riches ce qu’ils leur envient, avec une rapacité au moins égale à la leur. En dépit de leurs généreux principes, ils méprisent ainsi ceux dont ils sont eux-mêmes les riches et se prétendent les défenseurs. Ils négligent, dans un égoïsme médian qui vaut n’importe quel autre, que tout ce qu’ils parviennent à obtenir pour améliorer leur propre confort est autant de moins pour plus pauvres qu’eux et, in fine, pour ces pauvres authentiques qu’ils contribuent ainsi à priver de leur pain.
Aucune résignation dans ce qui précède, mais bien au contraire un appel à regarder la pauvreté pour ce qu’elle est réellement, à une échelle planétaire qui concerne dorénavant chacun d’entre nous, du plus humble au plus riche. L’histoire nous enseigne qu’une révolution chasse l’autre ... jusqu’à celle d’après, aucune n’ayant jamais changé durablement quoi que ce soit à un ordre établi dont il serait temps de prendre conscience et de tenir compte avec l’intelligence dont l’homme est censé être doté.
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