Bonjour,
je reviens sur votre thème central, celui de la tolérance.
C’est qu’il faut distinguer la notion moderne de tolérance, née disons avec John Locke, Lettre sur la tolérance, de la notion chrétienne de tolérance, développée notamment par saint Thomas d’aquin à propos de la question de savoir s’il fallait laisser les juifs rendre leur culte.
Saint Thomas est très clair, il le faut. Et la notion de tolérance qu’il développe peut se résumer ainsi : Tolérer, c’est supporter quelque chose que je considère comme mauvais. Or il peut être prudent de tolérer un mal à condition que je ne puisse lutter contre ce mal sans en créer un plus grand encore, ce qui ne signifie pas cependant qu’il soit bon de faire le mal en vue d’un bien. Ici, saint Thomas reconnaît qu’empêcher les juifs de rendre leur culte serait aller contre leur liberté que Dieu lui-même respecte.
Dans la notion moderne, on abandonne l’idée d’un vrai bien et donc d’un vrai mal : la tolérance se pense en régime de pluralité : toutes les religions se valent, donc il faut qu’elles s’acceptent. Par contre, chez Locke ; pas de tolérance pour les athées.
L’intolérance est toujours la tentation de qui détient le pouvoir. Le problème est bien sûr de définir les limites du tolérable et de l’intolérable. La tolérance n’est telle que si elle est soumise à la prudence, sans quoi elle est injustice ou lâcheté : par exemple on ne peut tolérer la vente de drogue à la sortie d’un collège.
Il me semble que Benoît XVI est tout sauf naïf. Certes, il faut une certaine mauvaise foi et/ou un manque criant de culture pour voir dans son discours un pamphlet anti musulman. Mais en même temps, il est urgent d’aborder les sujets qui fâchent, notamment celui de la violence religieuse. L’Eglise sait que les chrétiens ont pu y avoir leur part, surtout quand tout le monde était chrétien en occident, mais il est étonnant que les musulmans, même étiquettés « modéré », restent aveugles devant la violence de l’islam aujourd’hui et n’élèvent pas plus énergiquement leurs voix contre cela. Quel dignitaire musulman, à l’image de Jean-Paul II, demandera pardon pour des faute commises non pas il y a 500 ans dans un contexte complètement différent, mais ces toutes dernières années ?
Cordialement,
Capreolus
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