Bonjour l’auteur,
C’est l’un des plaidoyers (si ce n’est LE plaidoyer) parmi les plus pertinents qu’il m’ait été donné de lire au sujet de la vérité et du parler vrai sans pour autant « radicaliser » le mensonge à l’excès.
Je m’apprête à soumettre un article qui, lui, parle des « gens du mensonge » sous le titre « La « novlangue » des psychopathes ». Vous introduisez votre thèse par un constat paradoxal auquel un « paradoxaliste » tel que moi ne saurait être insensible (cf. l’article sur « Le “pouvoir” », les “crises”, la communication paradoxale et “l’effort pour rendre l’autre fou” »).
Vos propos évoquent une inquiétude plus que légitime en cette période « pré-apocalyptique » (s’il semble que j’exagère le trait, c’est tout simplement que je ne reconnais pas au terme « apocalypse » le sens commun que l’on y donne qui est une transgression de cette expression ayant pour finalité l’asservissement des populations, car étymologiquement ce mot traduit du grec ancien signifie : « La révélation de Jésus-Christ ») et vous attendez (espérez ?) « une prise de conscience des effets dévastateurs du mensonge » de la part de nos dirigeants politiques.
C’est sur cette dernière que je souhaiterais insister.
Si vous nous donnez un très bel exemple historique d’une prise de conscience qui permit de mener notre pays à la victoire, les conditions dans lesquelles s’exercent actuellement « l’obstination doctrinale » sont, à mes yeux, encore plus confuses et difficiles à démêler que par le passé, car elle touche une problématique que nous nous refusons à voir et qui, au fil du temps, s’est complexifiée pour aboutir à un « Léviathan » que l’on ne peut correctement analyser qu’à la seule et unique condition d’en observer le processus.
En cela, les études sont rares.
Frédéric LORDON, invité à l’émission radio de Daniel MERMET « Là-bas si j’y suis » du vendredi 16 septembre 2011 (un extrait ici), déclara en préambule au sujet de la crise actuelle : « … Lorsque l’on est confronté à des phénomènes sociaux bizarres, il faut se rendre aux hypothèses psychiatriques en tout dernier ressort. Quand on a épuisé toutes les autres, mais malgré tout il faut bien dire que toute cette affaire à tous les aspects d’une histoire de fous, et très honnêtement, je ne sais pas comment l’expliquer autrement. […] si vous voulez, il y a de la part de la politique économique, une persévérance dans l’erreur qu’une ancienne maxime latine, dans son temps, avait qualifiée de diabolique : on fait un premier plan de secours, on serre la vis comme c’est pas possible et évidemment il se passe l’exact contraire de ce que l’on attendait. C’est-à-dire que la récession est tellement violente que les recettes se contractent plus vite qu’on ne coupe les dépenses et donc les déficits continuent d’augmenter et les dettes d’exploser… »
Or, nous devons nous rendre à l’évidence que les problèmes que nous rencontrons aujourd’hui sont d’ordre psychiatrique et sans cette prise de conscience, aucune solution, je dis bien et j’insiste sur ce fait-là, AUCUNE SOLUTION ne verra le jour tant que nous ne serons pas au fond du gouffre dont nous « pressentons » tous les jours de plus en plus l’inéluctabilité, mais ignorons la « profondeur ».
Il n’y a malheureusement que bien trop peu d’auteurs, chercheurs, ou scientifiques compétents qui se sont intéressés au problème et lorsqu’ils l’ont fait, leur théorie a connu les affres de la médisance, de la calomnie, de la diffamation et de la disqualification lorsque ce n’était pas pire encore sous certains régimes.
Cependant, il y a un intérêt à lire certains auteurs qui ont échappés à la barbarie des systèmes totalitaires : ils possèdent une acuité perceptive décuplée du fait d’un phénomène « d’hypervigilance » qu’ils ont du développer en raison du fait que leur vie était en jeu. Phénomène que vous n’ignorez probablement pas si vous tirez votre enseignement du monde de l’extrême.
En tout état de cause, un grand merci pour cet article auquel je ne manquerais pas de faire référence.
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