Bonjour l’auteure.
Merci de poser les bonnes questions et notamment celle si difficile de définir avec des mots, ou intellectuellement ce qu’est l’Art. Vous dites :
’’Enfin, que penser de peintres qui ont eux mêmes tenus des discours sur leur propres oeuvres ? Citons, par exemple, Kandinsky, qui a écrit sur sa pratique artistique. Le fait de venir compléter son oeuvre par un discours n’est-ce pas avouer en quelque sorte une certaine faiblesse ? L’oeuvre n’est-elle pas assez forte ? A-t-elle besoin d’explications supplémentaires pour être reçue ? Cela signifie-t-il que l’oeuvre n’est pas auto-suffisante ?’’
En tant que peintre, je vous rejoins tout à fait . La véritable oeuvre d’art n’a pas besoin de discours et doit exister par elle même, et avoir une puissance évocatrice suffisante pour qu’on s’y intéresse et qu’on la distingue d’une carte postale ou d’une décoration artisanale.
Difficile de ne pas être sectaire quand on pratique soi même un art quelconque. Et la tentation est grande de considérer d’une manière égocentrique, caractéristique de la majorité des artistes, tout ce qui ne ressemble pas à sa propre production comme n’étant pas de l’art.
J’en parle en connaissance de cause, ayant été président d’une association rassemblant environ 40 peintres. Les parleurs ne sont pas les meilleurs, et l’adage simpliste ;
’’la culture c’est comme la confiture, moins on en a plus on l’étale’’ peut s’appliquer en remplaçant culture par peinture, mais bon.
A terme et pour juger la valeur réelle d’une oeuvre, seul l’avis du public comptera, et combien de ’’pointures’’ de l’art contemporain se sont totalement effondrées à la fin des années 80, une fois mises sur le marché réel que sont les enchères publiques.
Sorties du contexte chicos snob des galeries ayant pignon sur rue, certaines oeuvres ne seraient, ne sont même pas ramassées sur le trottoir, c’est arrivé d’ailleurs. Il ne faut pas rejeter l’art contemporain en bloc pour autant. Je terminerais en copiant ici une phrase tirée de la présentation de mon site :
’’Même si évidemment, il est plus difficile de sculpter un visage dans un bloc de marbre que de souder 3 bouts de fer, ou amalgamer plâtre et ciment. On peut néanmoins, par le mélange de matériaux, les couleurs, l’idée générale, créer une véritable oeuvre d’art. En un mot ; l’oeuvre terminée doit être suffisamment évocatrice, sans besoin de discours justificatif d’une platitude désolante.’’