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Pascal M. Pascal03 26 juillet 2016 11:55

Lorsque j’ai créé mon adresse mail il y a quelques années, j’y suis allé un peu au hasard et j’ai choisi yahoo. J’avoue que je suis tenté de changer et de créer une autre adresse, sur google par exemple. Car yahoo, ce sont aussi des actualités que l’on découvre en arrivant sur la page d’accueil. Ce qui m’agace le plus chez yahoo, ce sont les articles people (Kardashian par ci, kardashian par là...) et les pseudo découvertes menées par des « chercheurs » ( du style : « le chocolat favoriserait la libido » et quinze jours plus tard une autre « étude » indiquerait le contraire...)


Mais effectivement il y a aussi le forum, qui condense toutes les haines et tous les ressentiments. Ça va très loin, jusqu’à l’appel au meurtre. On sait que c’est facile d’y aller fort derrière l’anonymat que procure internet. Et ce genre de forum n’est pas vraiment l’endroit où on peut développer un raisonnement argumenté quelle que soit l’opinion que l’on peut avoir sur tel ou tel événement ou phénomène social. C’est ainsi, pour donner un exemple actuel, que tous ceux qui ne sont pas favorable à l’immigration de masse que nous connaissons depuis la « crise des migrants », deviennent des « fachos » tandis que d’un autre côté ceux qui sont favorables à l’accueil des migrants sont traités eux, de gauchistes ou de « collabos nazislamistes », selon des néologismes en vogue sur le forum. Et n’oublions pas un antisémitisme récurrent. Certains sur Agoravox ont pu dire que le forum yahoo n’était que le reflet de la société réelle. Dieu merci, non : dans la vraie vie, je n’ai pas constaté autant de haine, même si en revanche, le rejet de l’immigration me semble très fort : mais on ne peut pas annoncer l’arrivée de millions d’étrangers dans des pays déjà fort touchés par le chômage et penser que tout le monde va accueillir la nouvelle avec enthousiasme. 

On parle souvent de racisme et effectivement les propos racistes et stigmatisants ne manquent pas, de même que les propos homophobes. Il est en revanche une stigmatisation dont on parle moins : c’est celle du pauvre. Le SDF, le bénéficiaire du RSA, le travailleur privé d’emploi deviennent le « cas social », « le feignant », sont accusés de vivre aux crochets de la société (peu importe que notre système n’indemnise que parce que les salariés et les employeurs ont cotisé à l’assurance chômage...). Mais bon, il semblerait qu’en ce moment la cible principale soit l’arabe et le musulman. Si un jour la France retrouve une certaine paix et souhaitons le que la menace terroriste soit derrière nous, gageons que le pauvre et le chômeur redeviendront une cible de choix. Car il faut toujours des bous émissaires. 

Ne voyons donc là que l’occasion pour l’internaute de se défouler, de s’exprimer enfin dans une société que l’on sent peut-être moins démocratique et où la parole du peuple est confisquée. Ainsi, depuis quand les hommes politiques ne proposent-ils plus de rendez-vous direct avec les citoyens ? Imaginez vous aujourd’hui un candidat à la présidentielle organiser une tournée dans les provinces où nous pourrons directement l’interpeller ? Dans un autre ordre d’idée, on constate aussi qu’en terme de consommation, ou auprès des administrations, nous sommes de moins en moins en lien direct avec des interlocuteurs à l’écoute (centrales d’appel, répondeurs...)
Donc on a l’impression de pouvoir s’exprimer plus librement, de faire part de ses rancoeurs plus facilement sur des forums tels que yahoo. Mais tout comme facebook ou autre réseau social ce peut être aussi l’endroit où exprimer ses enthousiasmes et ses passions. Ce que je ne manquerai pas de faire à l’avenir sur agoravox, si j’ai bien sûr l’impression que le sujet dépasse mon seul intérêt personnel.

A part ça, la vie existe aussi et surtout en dehors des écrans et d’internet. J’ai arrêté d’avoir la télé depuis dix ans, et mon ordi me sert surtout au boulot. 

La télé et internet rendent fous, c’est sûr.

Mais vous verrez, dans la vraie vie, on ne parle pas tous les jours de radicalisation islamiste, de crise financière, de Kim Kardashian ou de Marine Le Pen. On vit sa passion pour la pêche, la danse country, on boit l’apéro chez des amis, on aime, on joue avec des enfants, on se ballade dans les paysages du Lot en peinant à croire que tout va mal quand on voit à quel point le pays peut être beau. 

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