Etant donné ce que je lis dans la suite des observations relatives à cet article, je ne vois pas d’autre solution que de pratiquer une explication de texte.
On aurait reproché à une jeune australienne (je n’ai trouvé sur le net que des articles fort confus rappelant ce fait) d’avoir considéré, si j’ai bien compris, qu’il y avait une sorte de « pays » regroupant, par delà les frontières géographiques, l’ensemble des musulmans.
L’auteur fait remarquer qu’elle n’a pas tort. Et de fait, dans la religion musulmane, c’est ainsi que se définit l’Umma, la communauté des croyants. C’est au nom de ce principe qu’une espèce de prédicateur fou, devant l’atomium de Bruxelles il y a peut-être deux ans (le film, sur l’Internet, tourné dans la patrie du surréalisme, était tordant !), appelait à la constitution d’une république islamique de Belgique et à la reconstruction d’un califat qui étendrait son pouvoir sur toute l’Europe.
Il faudrait ne pas savoir lire pour considérer que cette conception est partagée par l’auteur, lequel prend soin de souligner qu’un tel point de vue n’est sans doute pas celle des musulmans ordinaires, mais de quelques minorités agissantes et calamiteuses. Et la manière dont il condamne ensuite le sort réservé en islam aux apostats est suffisamment explicite.
Certains commentateurs disent qu’ils en ont ras-le-bol qu’on leur parle de l’islam, comme si tout discours sur l’islam était nécessairement apologétique. Or, l’auteur s’insurge lui-même contre cette inflation, dénonçant des gouvernements français (aussi bien celui de Sarkozy que l’actuel) qui se sont montrés, au mépris du principe de laïcité, excessivement complaisants avec l’islam : construction de mosquées, réduction à l’islam de populations d’origine immigrées « qui n’ont souvent qu’un seul désir, celui qu’on oublie de leur rappeler sans cesse leur origine religieuse amalgamée à leur origine ethnique ».
Et il est tout à fait vrai que la « prolifération du voile » que l’auteur ne cautionne évidemment pas, est la conséquence d’une politique incohérente favorisant le communautarisme. Après Jospin, il aura fallu dix ans pour qu’on vote contre la burqa (les socialistes étant courageusement absents) alors qu’il aurait été si facile d’interdire par décret, au nom de la laïcité, le port du voile à l’école dès la fin du XXe siècle.
Dans les derniers paragraphes, l’auteur de l’article dénonce, au fond, toute politique qui aboutit, de fait, à favoriser le communautarisme pour se plaindre ensuite des conséquences qu’il aura engendrées.
Et je vois mal qu’on puisse considérer que l’auteur fasse le jeu de l’islamisme quand il pose que les Egyptiens ou les Tunisiens « veulent vivre dans des sociétés pacifiées, tolérantes, où personne ne vient parler au nom de Dieu, de la Raison ou du Progrès pour leur imposer des moeurs extrêmes qu’ils ne veulent pas » Dire cela, c’est vraiment parler en vrai démocrate soucieux de la liberté et du bonheur des peuples.
Voilà pourquoi j’ai applaudi à cet article. Si mon explication de texte est une suite de contresens et une trahison des intentions de l’auteur, je demande bien évidemment à l’auteur de les signaler.
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