« selon des sources bien informées »
« selon des analystes »
« selon certains »
à l’auteur
Ces formules, dans votre article, me gênent considérablement. Dans une situation comparable à celle que nous voyons en Egypte, la seule chose dont nous puissions être sûrs, c’est de la succession des événements. Les « analystes », les « spécialistes du Moyen-Orient », les politiciens, nous les avons vus très régulièrement hésiter, se fourvoyer, lancer des propositions et faire machine arrière quelques jours plus tard. En particulier à propos de l’aide à accorder aux « révolutionnaires » syriens, et l’aventure Libyenne, si elle avait été pensée, avait été pensée par des imbéciles.
Dans votre théorie, ce sont bien évidemment, comme toujours, les puissances occidentales, l’Amérique en particulier, qui tirent les ficelles à l’insu des peuples, à l’insu de la « canaille » qui, selon vous, serait toujours « le dindon de la farce ». C’est l’expression même qu’utilisait il y a deux jours Alain Gresh, ce partisan déclaré de la Confrérie, pour expliquer que le système Mubarak était de retour.
Si vous ne disposez pas d’un accès particulier aux services du renseignement, si vous n’êtes pas dans le secret des chancelleries, je vois mal que vous puissiez avec autant d’assurance définir une ligne de conduite aussi nette des états occidentaux. Et si vous étiez parmi les initiés, de toute façon, vous vous garderiez bien de révéler tout ça.
Bref, je me méfie plus que jamais en ce moment des échafaudages conspirationnistes. Je doute fort que que les millions d’Egyptiens qui ont conspiré à la destitution de Morsi aient pu si facilement être manipulés par l’armée Egyptienne et les Américains. Tout donne à penser, a contrario, lorsqu’on observe les réactions d’un Obama, la gêne d’un président français et de son ministre des affaires étrangères, lesquels viennent poser dans leurs petits souliers aux côtés de leurs inspirateurs saoudiens ou qataris, qu’ils sachent très exactement ce qu’il faut faire. Et de fait, ils sont en train de se gourer sur toute la ligne et ils paieront la chose au prix fort lors des prochaines élections.
Claude Lefort faisait déjà remarquer que, dans nos démocraties, « le lieu du pouvoir est vide », et de fait, il me semble qu’il n’a jamais été plus vide qu’en ce moment. Les socialistes, en France, ont gobé comme la truite gobe une mouche un tabou concernant l’islamophobie dès longtemps jeté au fil de l’eau des propagandes par l’ayatollah Khomeiny. Et vis à vis de l’opinion publique, il leur est difficile, maintenant, de voir la réalité en face dans une Egypte désormais islamophobe. Au Mali, ils ont bien combattu les jihadistes, mais dans la plus grande discrétion, très loin des photographes et de leurs images sanguinolentes. Ne me dites pas qu’un Hollande et son entourage sont guidés par une politique réellement pensée : ils naviguent à vue entre les écueils, ils sont complètement paumés. Et du pauvre Obama, en Amérique, on peut dire à peur près la même chose. Toutes les erreurs qu’il était possible de faire en pareille circonstance, ils les auront faites.
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