« sans rénier ses habitudes de »hussard noir« » (renier ?)
Précisons que j’ai enseigné 33 ans en France et 7 ans à l’étranger. En retraite depuis le 1er septembre.
C’est justement parce qu’il y a des gens qui se sont entêtés dans les méthodes d’enseignement et les postures enseignantes du XIXe que l’école va si mal.
Je ne connais pas Michel et je compatis à la peine de ceux qui l’ont aimé et apprécié. Mais un proche est arrivé à la même décision, ayant sombré peu à peu devant l’énormité de la tâche en milieu difficile. La cause : les inspecteurs qui n’ont pas assez écouté les recommandations de Meirieu, conseils qui ont permis à beaucoup, et à moi-même, de trouver une issue dans les situations difficiles et de ne laisser AUCUN élève sur la touche. Trop d’inspecteurs se croient encore « hussards de la République », n’étant pas eux-mêmes confrontés à ces nouveaux élèves - jeunes qui sont toujours plus formatés par la superficialité médiatique et le consumérisme.
Oui, ce proche est décédé de vouloir trop bien faire, de n’avoir pas été écouté par sa hiérarchie (qui, preuve de son malaise, a troqué le silence de la famille contre une belle pension pour sa fille).
Vouloir travailler avec des enfants d’aujourd’hui qui connaissent les mille et une ’tentations’ des multimédias, et qui ont une approche du monde non par l’expérience avec la nature (XIXe), mais avec l’image et le langage d’aujourd’hui, travailler comme à leur époque les « hussards de la République », c’est rechercher le malaise, le malentendu, l’échec. Bien sûr, il y a des parents qui approuvent, des élèves aussi. Et pour eux, les méthodes traditionnelles peuvent convenir.
Mais pour les autres, les 70 à 80 % qui étaient autrefois promus au travail manuel à 12 ou 14 ans, il faut faire comme s’ils n’existaient pas ?
Allons donc voir dans les pays qui ont une meilleure réussite scolaire. Quelles sont leurs méthodes pédagogiques ? Mes enfants bilingues sont stupéfaits chaque fois qu’ils reviennent d’un séjour dans un lycée allemand (10 ans à 19 ans). Tant les méthodes pédagogiques diffèrent des nôtres : le travail de groupe, tant prôné par Meirieu, le travail par projet, l’élève au centre de l’action pédagogique, etc. sont devenus la règle. Et cela donne des bacheliers à la tête moins pleine, mais beaucoup mieux faite. Car CHAQUE élève est incité à aller au fond des choses, à ne rien lâcher tant qu’il n’a pas compris. Idem, en Finlande, au Danemark, en Autriche. Mais dans ces pays, les enseignants sont payés le double de chez nous et l’Etat consacre beaucoup plus d’argent à l’école.
Durant toute ma carrière, seuls les inspecteurs d’allemand et de physique m’ont parlé de la sorte quand j’enseignais en collège.
Alors, sortons un peu du cadre franco-français pour porter un jugement sur nos grands pédagogues !
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