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Cassandre (---.---.114.251) 7 octobre 2006 23:34

- Une piste pour déculpabiliser : compenser financièrement vos rejets de CO2 en finançant un projet qui supprime l’équivalent ailleurs dans le monde : www.geres.eu et www.co2solidaire.org. C’est étonnamment bon marché !

- Le piège a éviter : confondre « économie d’énergie » et « réduction des rejets de gaz à effet de serre (GES) » :

Une politique d’efficacité énergétique, pour souhaitable qu’elle soit sur le plan économique, n’entraîne pas automatiquement une réduction des émissions de GES. La distinction entre intensité énergétique et intensité en carbone est essentielle. Ce qui compte, en effet, pour l’effet de serre, c’est l’émission de carbone, qui dépend non seulement de l’efficacité énergétique, mais aussi de la quantité de gaz à effet de serre émise par unité d’énergie produite.

Une comparaison entre les émissions et les structures énergétiques du Danemark et de la Suède en est une illustration remarquable : en 2004, la consommation énergétique par tête valait 3,69 tep (tonnes d’équivalent pétrole)au Danemark et 5,72 tep en Suède tandis que les émissions de CO2 par tête valaient 9,52 tonnes au Danemark et 5,62 tonnes en Suède.

Le Danemark est le pays qui a la meilleure intensité énergétique en Europe (0,09 tep/k$US95) mais aussi un des plus importants taux d’émission de CO2 par tête. La raison en est toute simple : 80% de l’électricité danoise, malgré une forêt d’éoliennes, est d’origine fossile (intensité CO2 de 2,59 tCO2/tep) alors que la Suède (intensité CO2 de 0,98 tCO2/tep ) produit son électricité par l’hydraulique et le nucléaire (à parts sensiblement égales).

Une des méthodes envisageables pour réduire les émissions de CO2 est de le capturer sur le site des centrales électriques à flamme et de le séquestrer. Cette technique requiert une dépense énergétique estimée aux environs de 15 à 20% de l’électricité produite et augmente donc l’intensité énergétique. La diminution de l’intensité en carbone peut donc être accompagnée d’une augmentation de l’intensité énergétique.

Un exemple pratique montre les contradictions dans lesquelles on peut se trouver en se contentant de diminuer l’intensité énergétique pour diminuer les rejets de CO2 : considérons une maison chauffée au fioul à raison de 5000 litres par an. Pour diminuer les rejets associés on peut investir dans l’isolation pour ramener la consommation à 2500 litres (par exemple). On aura joué sur l’intensité énergétique. On peut aussi, sans dépense d’isolation, installer un chauffage solaire permettant de produire la moitié des besoins de chaleur. On divise par 2 les rejets, comme dans le cas précédent, mais sans améliorer l’intensité énergétique. Si, de plus, on installe un chauffage électrique à la place du chauffage au fioul, en se plaçant dans le cas de la Suède (électricité produite sans rejet) l’intensité énergétique primaire augmente (avec un rendement de 0,33 il faut 7500 litres équivalent pétrole) mais les rejets de CO2 s’annulent ! Si l’électricité est produite par des centrales à charbon le passage au chauffage électrique est, au contraire, catastrophique.

Dans la mesure où les ressources financières sont limitées il peut être préférable - à coût égal - de changer de source d’énergie plutôt que de consommer moins.


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