quel étrange papier, si clair et si confus en même temps ..
apparemment si bien informé, mais d’une telle ignorance volontaire sur des points clés.
Ainsi par exemple, le vaste développement philosophique ici proposé
souffre de deux grandes scotomisations sur des points essentiels :
-d’abord on a l’impression d’être « hors de l’histoire », ce qui rend difficile l’inscription même de l’évolution proposée ;
-ensuite le seul concept de « déisrs actuels refoulés » ne saurait à lui seul suffire à une « psychologie du couple » pourtant ici nécessaire à l’interrogation.
commençons par un constat bio bien bêta :
des animaux fervents du couple, et les autres, les orgiaques disons.
Il semble que les sociétés humaines, assez spontanément et sur tous les continents, aient développé le modèle du couple même là où la vie communautaire pouvait pourtant pallier à ces soucis d’éducation et de stabilité évoqués par (mr/mme) philouie ; de sorte que le besoin de couple, certes est demandé exigé par l’enfant, mais commence il bien avant.
Pas de couple sans histoire, c’est de cela qu’il s’agit.
bon d’un autre côté il y a eu des aménagements,
les gens du hezbollah chantonnent depuis des décennies qu’avec leur système chiite des mariages provisoires dits « de plaisir » (renouvelables, prolongeables, tout ça) ils détiendraient, eux ! la solution à tous les problèmes de couples instables qu’on voit en occident.
Ailleurs, polygamie et polyandrie aussi semblent des aménagements intéressants.
mais pour qu’il y ait vraiment « évolution », puisque c’est semble-t-il la motivation première de cet essai, on ne peut évacuer l’histoire ; or oui, de toute antiquité elle nous apprend l’universalité du cocu, la présence des maîtresses, tout ça, comme quoi la fidélité n’est pas dans les gènes, ok, on connaît.
le couple est donc un souhait, un voeu pieu(x),
vraiment à l’aveugle puisque j’y serai toujours tributaire du
rapport de l’autre à sa parole.
tous les jours sans arrêt je trompe ma partenaire
par toutes les meufs que je mate dans la rue,
mais tous les jours aussi je la rechoisis ;
et l’on peut s’être entendus au préalable pour échapper au ridicule de la dissimulation au cas du nouveau se présente, et si l’amitié n’est pas là au départ, il ne restera rien ;
si la raison aussi ne commande pas, ce qui est fondé sur le volcan de l’amour doit partir en fumée, archiconnu.
mais, reste deux points : la jalousie n’est pas un comportement acquis oui, parce que ce qui est demandé de l’autre dans le couple est à la fois adulte au sens de la « construction » à venir d’un souhait, non seulement en stabilisation justement comme vous dites, mais pour pouvoir passer à une étape qui va au-delà des questionnements de départs - pas oublier que l’espace des amants et du couple est toujours révolutionnaire dans la mesure où c’est ce qui dit, le mieux et le mode le plus un vaste et monumental, un grand « merde » retentissant et essoufflé à la politique et au social en général.
mais cette volonté jalouse oui est aussi régression, et c’est là que le bât blesse : demander à l’autre de réparer toutes les blessures passées, c’est signer un contrat d’échec garanti.
il s’agit donc de différencier l’enfant de l’adulte.
votre papier en ce sens, ne tenant pas compte de ces subtilités décisives, passe pour « révolutionnaire » ou réformiste alors qu’en fait, dans le contexte du prépubère galopant actuel (vous auriez pas croisé une belle touffe quelque part bien pure et dure comme en croisait dans les seventies avant rio ?), il ne propose que de prolonger, et d’approfondir ! le démantèlement des derniers modes du lien social, après écroulement de la famille et de la communauté, il restait donc ce dernier maillon...
attention, je suis comme hunter, bien que j’aie souvent largement passé l’étape des trois mois, puisque l’amour dure trois ans qu’on dit, mais vous ne pouvez démanteler l’espoir même, qui est ici réflexe, car le couple foire d’autant plus qu’on lui demande trop, et il est désormais tout le temps surchargé, vu les échecs du communautaire, du politique, du familial, etc.
l’impression encore de lire un pur matheux, une machine sublime suivre son fil, comme si l’affaire était de gérer des zombies, ce qui est pas complètement faux, mais rien que la lecture ici faite de l’affaire de la possessivité par exemple est une lecture purement désincarnée.
cela aboutit en définitve à une zone totalement inaperçue de l’auteur, et qui est pourtant prégnante, celle de la question politique ici à l’horizon, car une fois ce dernier lien, cette dernière velléité de dire « merde » à deux, à la fois à la solitude et au grégaire disparue, ou dissoute, alors c’est le terrain de joie pour tous les totalitarismes possibles, où des esseulés sautillants de rien à rien n’ont plus qu’une seule forme de « tout » possible, sans tiers justement (celui au moins de cette loi à deux), et qui livre ainsi ce qui n’est plus tout à fait un sujet ou un individu à une puissance sociale, économique et politique qui, quelle qu’elle soit, relève de l’archaïque... initerrogeable
un couple, et c’est bien tout ce que vous oubliez (à part ces millénaires d’histoire de choix naturels à deux) un couple est une des manières les plus belles de dire « merde » à toute la fable ambiante et à son mauvais goût, c’est le choix d’une mise en écriture de soi, à deux, un choix de l’aventure, la vraie, non pas d’« avoir une aventure » au sens de laisser venir, mais celui de l’advenir et de l’avenir.
je fais pas d’apologie, y’a pas deux jours une copine me racontait comment au bout de 25 ans sa sexualité avec son mari, fraîchement divorcé, était intacte, je ne manquai pas de lui avouer que pour moi cela relève de la pure science fiction, mais ça n’empêche pas d’essayer ; certes la prison que vous décrivez peut advenir, et très réelle, mais le couple comme choix, risque et possibilité, virtualité, cela est vital sur un plan politique.
ptet c’est du chinois ce que je dis, qu’importe, j’aurais essayé,
n’hésitez pas à me tromper sur l’heure, on a pas encore les gosses...