plus possible à des milliers de salariés, libres seulement le samedi, d’avoir accès à leur coffre loué dans de telles agences. »
Monsieur,
Permettez-moi de vous conforter dans ce long et douloureux combat. A cette fin, je viens de créer « l’Association des Surveillants Compulsifs de Coffres en Otages », dont le sigle est LASCO.
J’ai, par ailleurs, informé le Canard Enchainé de votre douleur qui est la mienne. Le journaliste au téléphone m’a suggéré de pousser la chansonnette à plein poumons devant la BNP.
Je lui ai demandé de préciser sa pensée et il m’a rétorqué que la pratique du chant choral favorise la solidarité et nécessite, incidemment, d’avoir du coffre.
J’ai malheureusement compris que ce personnage ne pouvait réaliser la tragédie que vous, que nous, que des milliers, que dis-je des millions de désemparés connaissent pour avoir perdu de vue leur coffre l’éternité d’une semaine durant !
Un appel au ministère de l’intérieur me semble nécessaire, mais j’ai quand même une légère crainte. Mon coffre contient un ensemble de vieux papiers à valeur uniquement sentimentales.
Ils m’ont été laissé par ma vieile mère qui a, un temps, vécu aux Bahamas, puis aux iles Caïman.
J’ai peur que ce bouillant, et sympathique au demeurant, ministe de l’intérieur, M. Sarloki de Bagouz, je crois, ne veuille réexpédier ces souvenirs qui ne sont pas, et pour cause, bien français.
Je sollicite donc votre avis, et vous réitère mon soutien le plus entier.
Olivier d’Emprin Or comte du Bois Coffreux
