Je tiens à présenter mes respects au général avant tout commentaire. Je ne suis pas tout à fait étranger à l’institution militaire dont le principe même est la plus haute réalité de la vie de la nation. Or justement il y a selon moi quelques faiblesses dans l’article. En effet, plusieurs passages sont contestables en raison des poncifs hélas contagieux transmis par le système et la police médiatique. J’en donne deux principaux :
1) On peut -et l’on doit- distinguer politique et économie : le « mondialisme » n’est autre qu’un concept creux forgé par une certaine gauche dite « caviarde », « bobo »pour dénoncer le capitalisme sans l’appui idéologique d’une URSS défunte. Ou pour accepter a minima que le marché est seul capable de produire des richesse grâce à la liberté d’entreprendre. Le problème est qu’il est utilisé consciemment ou non par un panel extrêmement large, des plus conservateurs aux plus staliniens.
C’est le poncif le plus heurtant dans l’argumentaire du général. D’autant plus que la France qu’il exalte est à juste titre empreinte de liberté économique : celle des petits patrons, des paysans et des ouvriers - qui n’ont pas jamais eu besoin d’un syndicalisme revanchard, communard avant d’être communiste- pour défendre le progrès social et la prospérité de la tribu que l’on nomme « nation » par convention.
2)L’opposition entre l’armée et l’école n’a aucun sens, mais peut-être fusse t-il bon de préciser que c’est la III république qui a forgé l’armée nationale telle que nous la connaissons au moyen de l’école, et qui a structuré l’idée même de nation contre les « petites patries » qu’ont toujours été les Provinces. Or il ne peut exister de Patrie sans qu’on en caresse le sol ancestral, particulier.
L’accent est moins à mettre sur la place de l’instruction publique, que sur les orientations auto-flagellatrices portées par la repentance perpétuelle et tout-azimut. L’exemple russe est significatif, puisque son histoire violente ne l’empêche pourtant pas de continuer à l’écrire pour poursuivre l’idée de nation. Si la France a pour boulet l’Algérie et le Veld’Hiv’, la Russie ne s’humilie pas tous les matins pour Katyn. C’est là sa force : ne pas être l’ esclaves de son histoire et savoir en faire un outil de cohésion nationale.
Nul non plus, n’oubliera les gravures représentant les bataillons scolaires défilant fusil à l’épaule lors du 14 juillet 1889. Le général aurait pu pousser la logique jusqu’à défendre les lycées militaires, derniers lieux où l’on enseigne ce qu’est un drapeau. Ces structures de résistance- le terme et justifié- sont en passe de disparaître, cachées sous le nom inodore de « lycées de la défense » avant d’être liquidés par petites touches. Si cela concerne aujourd’hui ces véritables écoles de la nation française, cela touchera tôt ou tard l’Ecole elle-même par où tant d’ Anciens sont passé. Et anéantira les élites capables de porter l’idée du drapeau.
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
A propos / Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération