@ auteur
Excellent article. J’avais le même en tête mais je n’ai malheureusement pas le temps d’écrire pour Avox depuis plus d’un an...
Effectivement la question pertinente à se poser est de savoir quelle est l’origine de ces particules fines. Globalement en France on estime que le transport représente de 15 à 25 % de ces particules, le reste étant lié à l’activité industrielle et au chauffage. Les derniers rapports d’airparif montrent cependant un accroissement de la concentration en particules fines au voisinage des grands axes routiers en région parisienne, ou la contribution du transport peut alors atteindre 50 % (autour de ces axes routiers).
L’épisode de pollution que nous avons connu provient bien entendu en partie du transport, mais celui-ci reste cependant minoritaire en termes de contribution. Les analyses récentes ont montré la contribution forte de sources de pollution en provenance d’Europe du Nord Est, liés à l’activité économique dans la Rurh et dans le nord de l’Allemagne, ainsi qu’au chauffage des logements en Scandinavie (chauffage bois). Dans le cas de l’Allemagne, il semblerait qu’en dépit de leur amélioration en matière de filtration, les centrales à charbon et à fioul aient contribué de façon non négligeable à la production de ces particules fines.
En ce qui concerne le chauffage bois, qui reste écologiquement intéressant car il utilise une énergie de flux (l’énergie solaire stockée sous forme de bois), il est indispensable de n’utiliser que des appareil adaptés labellisés flamme verte. Les feux de cheminée ou les anciens modèles de poeles ou d’inserts sont en effet générateurs de particules fines. On estime leur contribution à 25% environ en Ile de France.
Comment améliorer la situation ? En fait rien n’est simple, et nous ne sommes pas dans le « yakafaukon » car le vrai problème de la région parisienne est de concentrer sur 2 % du territoire 20% de la population, avec des lieux de vie souvent très éloignés des lieux de travail.
La mise en place de la circulation alternée contribue néanmoins à la réduction de la pollution, à la fois en raison du nombre plus réduit de véhicules que de la diminution des bouchons, grands générateurs de polluants.
Au delà, la vraie mesure serait de limiter la circulation des véhicules les plus polluants en centre-ville tout en développant des transports en commun. La question est de savoir quels sont ces véhicules polluants, et quelle est l’importance de cette pollution. Entre une voiture (VP) diesel utilisée par deux personnes aux norme EURO5, donc munie d’un filtre à particules, et un scooter, la balance est favorable au VP. De même, entre un véhicule essence et un véhicule diesel (filtré) de même cylindrée, la balance n’est pas évidente. Le diesel produira en effet très peu voire pas de particules fines, mais des NOx (oxyde d’azote) en quantité plus importantes que les véhicules essence, qui eux produiront plus de CO et CO2... La réalité est donc que nous ne savons pas bouger sans polluer. Même les véhicules électriques sont polluants, si on prend en compte leur cycle de vie.
En regard de tout ce qui précède, le « procès » actuel fait au diesel est donc principalement d’ordre fantasmatique voire « politique » : il démontre que la plupart de nos élus, y compris écologistes, n’y connaissent pas grand chose mais agissent de façon dogmatique. Et à l’approche des élections municipales, il fallait sans doute que les politiques appliquent le slogan bien connu « puisque la situation nous échappe, faisons semblant d’en être les organisateurs » ! Cela a un coté pitoyable...
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