• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


En réponse à :


Bovinus Bovinus 19 mars 2014 23:55

Article qui a le mérite de poser les bonnes questions. Je me permettrai néanmoins en tant que Russe de contredire certains points, sur lesquels vous développez une partie de votre argumentation.

-
- La Russie n’est pas un pays européen. La Russie, c’est la Russie, une civilisation distincte et indépendante. Son « logiciel » culturel est composé d’une base slave, sur laquelle sont venus se rajouter un élément byzantin et centre-asiatique (règne d’Ivan IV). Seul son « vernis » est européen, et il est assez récent (règne de Pierre 1er en gros). Certes, géographiquement, une grosse partie de son territoire se trouve en Europe, mais la Nouvelle-Zélande se trouve dans le Pacifique et pourtant elle est un pays « occidental ».
-
- La Russie n’est pas un « rempart » contre l’extrémisme djihadiste propagé par l’Occident et n’a pas vocation à l’être. Qui sème le vent récolte la tempête ; que l’Occident assume les conséquences de ses propres erreurs. La Russie n’intervient que là où ses intérêts sont en jeu. L’ « éradication du terrorisme » dans notre province de Tchétchénie nous a coûté 200 mille morts. Ça suffit.
-
- Certes, nous avons combattu côte à côte lors de la 1ère GM. La France nous doit une fière chandelle, d’ailleurs, puisque l’offensive Broussilov a obligé le Reich à jeter de précieuses divisions sur le front de l’Est. La France nous en a remercié lors de la guerre civile, en jouant à la fois les blancs et les rouges, histoire de faire durer le carnage le plus longtemps possible, et en a même profité pour piquer l’or des blancs, partagé ensuite avec les Tchèques et les Anglais. Puis, à Gênes, en 1922, en exigeant du nouveau gouvernement bolchévique 19 milliards de roubles or en « remboursement » des frais engagés et en dédommagement des nationalisations entreprises par ce même gouvernement. Du traité de Brest-Litovsk, qui, en théorie, aurait dû alors être révisé, puisque nous faisions partie de la même coalition victorieuse, pas un mot. Ça se comprend, c’est de la géopolitique, rien de personnel.
-
- Notre géopolitique et notre histoire à nous nous disent surtout de nous occuper de nos affaires à nous. Nous ne voulons rien avoir à faire avec l’Occident dans son ensemble, France comprise. Le seul pays qui potentiellement peut nous intéresser, c’est l’Allemagne, à condition toutefois qu’elle cesse d’agir pour le compte de Washington en essayant de foutre la zone chez nous (c’est à dire en Ukraine, pour les malcomprenants). Nous avons bonne mémoire. Sans rancune.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Palmarès