Votre article a le mérite de souligner le divorce entre la philo et les sciences dans la philosophie à la française enseignée et enseignante, en effet largement dépendante de son enseignement dans la série littéraire en surcapacité, en heures hebdomadaires de philo et sans perspective d’avenir, qu’est la série des terminales littéraire.
Je serais (conditionnel hypothétique) plus sévère encore que vous : il y a une détestation rampante depuis Heidegger (« les sciences ne pensent pas » prétendait-il) ; dont on se demande pourquoi celui-ci sert encore de modèle de la grande pensée ontologico-philosophale des philosophes qui, en France ont pignon sur rue), des sciences et des techniques, sinon qu’elle permet de maintenir un semblant de prééminence fantasmatique (analogue, mais au contraire de ces dernières, purement imaginaire, à la position des religions dans les états antérieurs de notre culture ) de la pensée dite métaphysique sur les sciences et donc le pouvoir de « bien » penser, y compris contre la pensée scientifique et technique qu’elle tente sans succès réel de délégitimer, alors même que la stérilité de son attitude éclate par le déni qu’elle manifeste de la fécondité bien réelle de cette dernière.
Cette haine, faite de méconnaissance volontaire et d’arrogance craintive, en particulier des sciences neuro-cognitives dont les progrès sont indicutables (en particulier en ce qui concerne tout le domaine de la bionique appliquée aux hommes) est, me semble-t-il, le dernier avatar de la tentation spiritualiste voire irrationaliste d’origine religieuse contre toute forme d’immanentisme, à savoir contre toute pensée qui vise à évacuer le surnaturel et l’expérience contrôlée pour expliquer le monde et les comportements humains.
je voudrais simplement préciser qu’un tel divorce n’existe pas dans les pays anglo-saxons dans lesquels la philsophie de la connaissance rationnelle et empirique , y compris des attitudes pratico-ethiques, tient une place centrale, avec pour effet une interfécondation critique extrèmement fructueuse.
Encore une exception culturelle française qui ne nous met pas à l’avant garde, au contraire de l’époque du siècle de l’encyclopédie.dans ce domaine comme dans celui de la recherche biotechnologique la France officielle et poltico philosophale reste bien la firme ainée de l’èglise ; une certaine philosophie à la française, sous prétexte de laïcité, à tout simplement recyclé en pseudo-philosophie le religion la plus catholique.
Ainsi la philo à la française ne serait, selon moi, que la sécularisation du religieux qui ne peut plus se soutenir sous sa forme traditionnelle : il lui faut donc faire apparaître la pensée crypto-religieuse comme toujours nouvelle, c’est à dire, sous une forme de plus en plus absconse, inspirée ou révélée par l’au-delà ou,ce qui revient au même, l’Etre en soi.
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
A propos / Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération