Revenons à Augustin.
Quid du mal en général ou de la violence en particulier face à un Dieu d’Amour Bien suprême ?
Pour résoudre ce problème, qui est celui de l’acte violent, dont nous verrons plus loin qu’il est parfois nécessaire, Augustin trouve la solution de le rattacher au Bien en le justifiant par un but supérieur.
Nous comprenons tous que la violence, qui consiste donc à faire du mal a autrui, voir à la tuer, ne peut avoir aucune justification dans la perspective d’un Dieu Bon.
Aussi, la bonne violence, comme l’appelle Pierre Régnier, n’est pas tant le fait que l’acte violent est commandé par Dieu, que le fait que l’acte violent est transformé en acte bon au moyen du langage et de la raison. Il y a une opération sémantique qui modifie l’idée que l’on se fait de l’acte pour le rendre acceptable dans la perspective d’un Dieu d’Amour.
C’est à dire, qu’il faut changer le sens de l’acte pour qu’il retrouve en quelque sorte le giron du DIeu Bon et qu’il puisse être justifié. On comprend ici que la transformation du sens d’un acte violent en acte bon n’a de raison d’être que parce que Dieu est considéré comme Bien suprême.
Aussi, ça n’a aucun sens de dire qu’il faut supprimer la justification de la violence par Saint Augustin pour se retrouver uniquement avec l’idée du Dieu Bien suprême, puisqu’en réalité ce qui conduit à la justification de Saint Augustin, c’est précisément que Dieu est décrit comme Bien suprême. Si la solution apportée par Saint Augustin est mauvaise, ce n’est pas parce qu’il se trompe ou qu’il apporte une mauvaise solution, mais bien parce que le problème tel qu’il se pose est mal posé.
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
A propos / Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération