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Ludwiga Ludwiga 13 septembre 2014 10:03

Oui enfin, à une époque on a établi que les autochtones d’Amérique n’avaient pas d’âme, selon le fait que Dieu ne reconnaissait que les Blancs (ça arrangeait bien les concernés qui ont eux-mêmes inventé cette idée), et on s’est donc permis de les massacrer (Controverse de Valladolid : https://www.youtube.com/watch?v=OWzOPRLJmwc) On se sent bien bêtes pour ça, encore aujourd’hui. Dieu a toujours été un moyen de justifier la bêtise ou la cruauté humaine. Sous prétexte que l’homme estime que l’animal n’a pas d’âme, il a le droit de les réduire en esclavage (ce qu’est l’élevage industriel) et de les manger (sans les considérer comme des animaux mais comme des produits de consommation).

Vous dites : "Il faut respecter la nature mais pas au point de s’inférioriser par rapport à elle, mais au point de s’inférioriser par rapport à Dieu.« 
Donc en gros, la nature est inférieure à l’homme qui est inférieur à Dieu. Et selon qui ? Selon quoi ? L’homme et la religion bien sûr. Cette vision est anthropocentrée et tend, heureusement, à disparaître avec le temps.

L’auteur de ce livre a écrit quelque chose à propos de ce sentiment de supériorité que l’homme a sur la nature, et sur le mythe du consentement animal :

Le mythe du consentement (p.131) :

 »C’est la version postdarwinienne du vieux mythe du consentement animal. C’est lui qu’invoquent les propriétaires de ranch pour justifier la violence inhérente à leur profession. A l’appui de ce point de vue, on trouve l’idée selon laquelle les intérêts de l’espèce et ceux de l’individu sont souvent conflictuels, mais que, s’il n’y avait pas d’espèces, il n’y aurait pas d’individus. Si l’espèce humaine devenait végétarienne, poursuit cette logique, il n’y aurait plus d’animaux d’élevage (ce qui n’est pas tout à fait exact puisqu’il existe des poulets ou des cochons élevés pour être des animaux de compagnie).
Les animaux, soutient-on, veulent que nous les élevions. Ils préfèrent qu’il en soit ainsi. Des employés de ranch m’ont raconté qu’à plusieurs reprises, ils avaient oublié de fermer les enclos et qu’aucun de leurs bêtes ne s’était échappée.
Dans la Grèce Antique, le mythe du consentement animal était incarné lors des consultations de l’oracle de Delphes. On aspergeait la tête des animaux que l’on s’apprêtait à sacrifier. Quand un animal secouait la tête pour se débarrasser de l’eau, l’oracle l’interprétait comme un consentement de l’animal au sacrifice et déclarait : « En vertu de cet acquiescement, je déclare que vous pouvez procéder au sacrifice ». Une formule traditionnelle chez les chasseurs yakoutes de Russie : « Tu es venu à moi, Seigneur Ours, tu souhaites que je te tue ». Dans l’ancienne tradition israélite, la génisse rousse doit se diriger de son plein gré vers l’autel, faute de quoi le rituel n’est pas validé.
Le mythe du consentement se présente sous de nombreuses versions, mais toutes impliquent un « marché équitable » et, au moins sur le plan métaphorique, la complicité de l’animal dans sa propre domestication et sa mise à mort.

Mais les espèces n’opèrent pas de choix, ce sont les individus qui les font. Et même si d’aventure, les espèces le pouvaient, impliquer qu’elles préfèreraient opter en faveur de leur propre perpétuation plutôt que pour le bien-être individuel de leurs membres est difficile à appliquer de façon générale. EN vertu de cette logique, réduire en esclavage un groupe d’êtres humains serait acceptable si la seule alternative était leur non-existence. Au lieu de Vivre libre ou mourir, la devise que nous appliquons à nos animaux de boucherie est Mourir esclave mais vivre. Plus évident encore, la plupart des animaux, même au niveau individuel, sont bien incapables de prendre la mesure d’un tel arrangement. Les poulets sont aptes à bon nombre de choses, mais pas à conclure des marchés sophistiqués avec les hommes.
Cela dit, les objections pourraient bien passer à côté du problème. En vérité, la p^lupart des gens ont parfaitement conscience de ce qu’est un traitement juste ou injuste à l’égard, par exemple, du chat ou du chien de famille. Et nous pouvons imaginer des méthodes d’élevage auxquelles les animaux pourraient, en toute hypothèse, « consentir ». Il est parfaitement possible de concevoir qu’un chien auquel on accorderait plusieurs années de nourriture savoureuse, de longs séjours en plein air avec d’autres chiens et tout l’espace qu’il souhaite consente en échange à être un jour mangé.

Nous sommes capables d’imaginer de telles choses, nous le faisons et l’avons toujours fait.
La persistance de l’histoire du consentement animal à l’époque contemporaine dénote une conscience humaine des enjeux et un désir de faire ce qu’il convient.
Il n’est pas surprenant que, d’un point de vue historique, la majorité des gens semblent avoir accepté le fait de manger des animaux comme un acte banal de l’existence. La viande rassasie, dégage un fumet appétissant et a bon goût pour la plupart d’entre nous. Il n’est pas non plus surprenant que, durant quasiment toute l’histoire humaine, certains hommes aient réduit d’autres hommes en esclavage. Mais aussi loin que remontent les documents historiques, les hommes ont toujours exprimé de l’ambivalence à l’égard de la violence et de la mise à mort inséparablement liées au fait de manger les animaux. C’est pour cela que nous avons inventé des histoires."

Je suis pour la religion, tant qu’elle est vécue personnellement et qu’elle ne vient pas s’ériger en maîtresse des idées. En regardant l’histoire, on se rend compte que la religion a été bien plus une source de maux que de bienfaits pour l’humanité. Ce que dit la religion n’est pas une vérité mais une construction humaine visant à justifier des actes confortables.

Pour ce qui est de l’âme humaine ou animale, l’homme ne sait rien, il ne fait que spéculer, et ce n’est pas parce qu’il a appris quelques lignes d’un livre religieux écrit par d’autres hommes sur le sujet qu’il est avancé sur la question.

Là on parle du traitement des animaux d’élevages industriels qui pourrait être bien plus respectueux qu’il ne l’est. La question de l’âme n’est pas le sujet. Nous, humains, sommes censés en avoir une selon vos dires, alors pourquoi ne pas montrer qu’on en a bien une en arrêtant de financer ce genre d’élevages qui sont de véritables camps de concentration ?


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