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En réponse à :


antoine (Montpellier) antoine (Montpellier) 18 septembre 2014 16:13

Là vous vous mettez à argumenter ; Je passe sur les facilités qui subsistent sur mon sexisme, mon statut d’oppresseur des femmes, etc. cela peut se dire, cela n’est pas argumenté.


En revanche vous écrivez : «  J’affirme qu’une femme qui décide de dessiner ce maillot et de le porter est libre, jusqu’à preuve du contraire »

Vous jouez sur les mots : oui, elle est libre de faire ce qu’elle veut mais dans sa liberté elle trimballe des choses que, dans une vision du monde, la mienne et de quelques autres, nous assimilons à de l’aliénation et de la reprise de thèmes d’oppression des femmes. Entendons-nous bien : je suis pour la liberté totale d’action de chacun (on pourra nuancer sur les limites) mais la liberté n’est pas une valeur qui relativise tout. Par provocation, je le reconnais, je vous ai donné des exemples de ce que peut être la liberté de faire ce que l’on veut. Vous savez bien qu’il existe une théorie sur : les limites de ma liberté c’est la liberté des autres. Dit comme ça, c’est beau. En pratique toutes les libertés ne se valent pas : sans qu’il soit question d’interdire mais de mettre sous le feu de la critique (ça c’est une liberté aussi), on peut estimer que l’accès des femmes à des sports de compétition comme le cyclisme n’a pas à se payer d’une sexualisation comme celle que proposent ces maillots alors que, chez les hommes, s’il y a sexualisation du sportif, cela ne passe pas par ce mécanisme primaire. C’est plus sophistiqué et ça ne prête pas à fantasmer sur un pénis sur selle et pédale comme ici on tente de faire en termes de vagins sur selle et pédale. La liberté que vous défendez est très inégalitaire : les femmes sont rabattues incessamment sur leur statut d’objet sexuel, les hommes, non. Cette inégalité embraye dans la vie quotidienne sur une exposition récurrente des femmes à des interpellations sexuelles, sur leur cul, sur leurs seins… et, je ne vous fais pas un dessin, cela débouche sur du harcèlement, au travail, dans la rue. Souvent sur des agressions dont le viol. Je ne suis pas en train de dire que ce maillot est un pousse au viol. Je dis seulement qu’il participe d’un tout sur la sexualité des femmes où il s’affirme qu’elles sont victimes d’une sexualisation imposée, non désirée qui devient souvent une pollution de leur quotidien.

Nier cela au nom de la liberté des femmes et de la libération de la sexualité, c’est procéder à un déni de ce que sont les sociétés dans lesquelles nous vivons : il suffit de voir qu’à partir, disons de 23 h, une femme risque de payer cher sa liberté de se promener seule en short ou en minijupe et corsage moulant dans la rue. Un mec peut, avec beaucoup moins de risque, se promener torse nu et short hypersexy dans la même rue.

La liberté, la sexualité sont en prise sur des situations inégalitaires où travaillent du rapport de force et un primat du mâle. Vous pouvez toujours dire que c’est faux et que cela n’a rien à voir avec ce dont on parle. Je suis persuadé du contraire. Point de vue contre point de vue. Je n’ai jamais prétendu à l’objectivité ni à créer un quelconque consensus sur le sujet. 

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