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Christian Labrune Christian Labrune 25 septembre 2014 11:11

Morice,
Vous savez beaucoup de choses, mais probablement pas autant que les services plus ou moins secrets qui s’occupent actuellement du terrorisme jihadiste. Il y a effectivement des cafouillages, et celui de ces derniers jours est assez énorme ; quelquefois, ça fonctionne beaucoup plus efficacement, mais ça peut être aussi presque par hasard, comme l’arrestation de Nemmouche à Marseille.

L’idéologie jihadiste s’efforce de noyauter les mosquées, de pénétrer les quartiers difficiles. La police infiltre autant qu’elle peut les réseaux ; ce n’est pas nouveau, cela se passait déjà de cette manière-là à l’époque des attentats de la bande à Bonnot ; il suffit de lire l’histoire de l’anarchie de Jean Maîtron pour constater que l’utilisation des indicateurs était déjà monnaie courante ; sans parler, bien avant cela, des méthodes de Fouchet voire, au grand siècle, de celles de La Reynie.
Tout cela se passe en marge de la légalité, dans un flou éthique total. Les belles âmes pourraient peut-être souhaiter que les méthodes policières devinssent plus morales, mais pourront-elles jamais devenir transparentes ? Autant rêver une disparition spontanée de la délinquance ! Dans cet éternel jeu du chat et de la souris, c’est le plus malin qui gagne, et chacun des camps adverses devient inévitablement, à un certain moment, la dupe de l’autre.
Vous pointez des responsabilités, et il est sûr que bien des conneries ont dû être commises, que bien des responsables des services du renseignement ont dû se prendre, dans toutes ces affaires, les pieds dans le tapis. Mais dans le climat conspirationniste actuel, où tout ce qui arrive de néfaste résulterait, du côté des pouvoirs, d’une intention délibérée et perverse d’organiser un chaos profitable aux maîtres du « système », je me garderai bien d’incriminer trop hâtivement les acteurs.

Dans son excellente étude sur le conspirationnisme « La démocratie des crédules », Bronner fait remarquer, non sans raison, que la réalité est infiniment complexe, que le hasard y joue le plus grand rôle, et qu’elle ne se laisse jamais enfermer dans un storytelling sans s’y trouver gravement amputée de ce qui fait sa vérité même. Votre article est fort intéressant, mais ce qui me préoccupe, c’est les conséquences que les « crédules » pourraient ne pas manquer d’en tirer.


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