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En réponse à :


Ronny (---.---.23.50) 22 novembre 2006 15:53

@ auteur...

Dommage que vous mélangiez arguments intéressants et contre-vérités flagrantes. A vouloir trop démontrer, vous obérez la possibilité d’une discussion s’établissant sur des bases saines...

Un premier commentaire : le débat entre terrain et agent est vieux comme la microbiologie.Je ne pense pas aujourd’hui que vous puissiez trouver un biologiste sérieux qui affirmerait sans rire que l’agent n’est « rien » et le terrain est « tout », ou que l’agent est « tout », et le terrain « rien ». La vérité se situe entre ces deux visions extrêmes , à un point d’équilibre qui peut se déplacer d’ailleurs, selon les conditions, vers le terrain ou vers le pathogène.

Les progrès de la microbiologie, de l’épidémiologie, de la génétique et de la biologie moléculaire montrent que les bactéries ou les virus sont en interactions constantes entre eux / elles et leur environnement, et dépendent de cet environnement. Ainsi, un pathogène modéré confronté à des défenses immunitaires (ou non immunitaires comme chez les végétaux) pourra ne pas induire de maladie sur son hôte, alors que des bactéries ou des champignons peu ou pas pathogènes pourront détruire leur hôte si celui-ci présente des défenses affaiblies. On voit ainsi mourir des individus en milieu hospitaliers, de septicémies dues à des souches microbiennes pourtant non connues comme pathogènes. A l’inverse, vous me dites où se porte votre faveur : préférez vous être contaminé par le virus du sida ou un des virus des hépatites, ou préférez vous un des virus responsable de gastroentérite ? Fais ton choix camarade !

Un mot encore à ce sujet : l’existence de flores microbiennes bien installées dans un environnement donné, qui peut être l’intestin de mammifère, des replis cutanée, des milieux fragiles (comme le lait) ou des végétaux, est connue et reconnue depuis très longtemps. On sait très bien qu’une telle flore protège (d’où le nom « flore de protection ») en partie de l’installation de micro-organismes pathogènes par différents mécanismes plus ou moins bien connus au plan moléculaire, qui vont de la compétition pour l’espace et pour la « nourriture » à l’antibiothérapie naturelle ou à la privation de micro-éléments... Personne ne conteste cela, ces données remontant d’ailleurs à bien avant la découverte des microbes, puisque la fabrication des yaourts ou des fromages, pour reparler du lait, visait à établir une flore de protection dans ce milieu très facilement contaminable. Encore faut-il admettre que la flore de protection « ne peut pas tout » et ne protége pas de toutes les infections par des pathogènes... C’est une question d’équilibre, là aussi. Vous semblez l’avoir oublié.

Deuxième séries de commentaires, sur les antibiotiques. Sans aucun doute ils ont été à l’origine du « boom » spectaculaire de l’espérance de vie. Dès leur apparition on a pu soigner sans trop de problèmes des maladies qui auraient tué à coup quasi sur, citons par exemple la pneumonie bactérienne. Ils constituent sans aucun doute des armes encore efficaces contre des maladies redoutables telles que certaines méningites à méningocoque, ou contre des maladies vénériennes telles syphilis ou blennorragie. Bien sur, leur utilisation massive et parfois peu raisonnée a conduit au développement de résistance (par simple sélection), qui souvent portées par des éléments génétiques mobiles, ont pu se disperses d’une souche à l’autre. L’extraordinaire mobilité des génomes bactériens a aussi permis la dispersion entre espèce. Une prise de conscience de professionnels et du public, une utilisation plus raisonnée de ces substances, leur interdiction en thérapeutique végétale, la conservation de molécules au seul usage hospitalier, devrait permettre de retrouver une situation plus calme sur le front de l’antibiothérapie. Ecrire « Les antibiotiques détruisent les défenses immunitaires qu’ils sont censés relayer. Et leur ingestion chez de jeunes enfants est catastrophique » est en revanche une contre vérité qui discrédite votre propos.

Enfin sur la vaccination : je pense que là aussi vous ne trouverez pas un scientifique sérieux qui vous dira que son efficacité est de 100% dans tous les cas . Certains maladies ont été éradiquées surtout par une amélioration des conditions de vie (galle, scorbut, voire tuberculose par exemple, cette dernière répondant mal au BCG), d’autres ont disparues aussi et surtout grâce à la vaccination (variole, polio, etc...). Mais personne ne dit que le vaccin contre la grippe est efficace dans tous les cas, et il existe parmi les scientifique un débat sur l’utilité de certains vaccins, tel celui dirigé contre l’HBV, virus de l’hépatite B, en France, et pour des enfants. En revanche, personne ne nie que la vaccination du personnel hospitalier contre ce même virus, même s’il n’apporte pas un protection totale, soit un plus indéniable. Voyez que cela est plus subtil que la vision dichotomique que vous avez. Il faut d’ailleurs évaluer la vaccination comme cela : il ne s’agit pas d’une arme absolue, mais d’une thérapie préventive, relativement peu coûteuse (en tout cas moins que ne coûterait le coût de la maladie) et ne faisant pas appel à des médicaments... son efficacité varie d’un individu à l’autre, et d’un pathogène à l’autre tant il est vrai que l’équilibre entre terrain et agent est subtil et mouvant.


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