« Nous nous trouvons devant un dilemme. Choisir entre le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes (chapitre 1 de la Charte des Nations unies) [2] et le principe de l’intangibilité des frontières (uti possidetis juris) [3]. »
Il n’y a pas vraiment de dilemme.
Le principe de l’intangibilité des frontières n’est là que pour permettre d’éviter de remettre en cause des frontières entre deux états sous des prétextes fallacieux, quitte ensuite à utiliser la force pour y arriver, comme cela a été la règle pendant les siècles passés. Ainsi, l’Allemagne ne peut plus demander à la France qu’elle lui restitue l’Alsace, quel qu’en soit le motif, ni la Russie n’aurait pu revendiquer la Crimée, même en évoquant l’idée de la restitution d’un bijou de famille. De la même manière, le Mexique ne peut plus exiger que les Etats Unis leur rendent les territoires qu’ils lui ont volé.
Par contre, il est clair, limpide même, qu’un référendum en Alsace ou en Crimée, pourrait justifier pleinement le rattachement de ces deux provinces à un pays tiers.
Ce qui est clair également, et on peut le comprendre, c’est que certains pays ont une peur bleue que le principe de l’autodétermination ne se généralise, et ils vont donc faire le maximum pour essayer de remettre en avant le principe d’intangibilité des frontières, vu que c’est le dernier argument qu’ils pensent pouvoir opposer.