Je voudrais réagir personnellement à ce très intéressant article :
En gros, je pense que de toute manière on ne peut pas empêcher la sélection de se faire d’une manière ou d’une autre. Changez le système, la sélection réapparaîtra sous un autre jour.
Récemment j’ai appris cette histoire que, les marques n’existant pas en URSS, les gens avaient à reconnaître de quelle usine provenaient les pneus grâce aux petits picots qui restaient sur les flancs. A partir de cela, ils en déduisaient la qualité. Vrai ou faux, cette histoire est à méditer.
En effet, on peut toujours tout détruire. Il est beaucoup plus facile de détruire que de bâtir. Personnellement, en tant qu’ancien élève de prépa et de l’essec, je réfute catégoriquement les postulats suivants :
la prépa est un formatage. A mon sens, il peut effectivement être vécu comme tel par ceux qui n’ont pas le profil. C’est sûr que si ce que vous étudiez ne vous intéresse pas, ce n’est pas deux ans de travail acharné qui vont vous rendre plus autonome intellectuellement. La prépa, ce n’est pas fait pour tout le monde. Il n’y a aucun préjugé ni aucun mépris derrière cette assertion. Par exemple, j’ai toujours eu du mal avec les matières purement scientifiques. J’ai fait une section S, puis redoublé en ES. Il m’aurait été impossible de faire math sup, alors que mes deux années de prépa hec restent comme des périodes incroyables de ma vie, malgré (?) le travail, le stress etc.
on ne fait rien en école. Au total, mon parcours étudiant représente un investissement personnel extrêmement lourd, que peu de gens reconnaissent à sa juste valeur à mon avis.
Le diplôme assure une rente à vie. C’est vrai et faux. Vrai dans la mesure où la première impression que l’on aura de vous sera toujours favorable. Faux car dans toute organisation humaine, l’état de grâce est passager et l’on est toujours jugé sur pièces. J’insiste sur le toujours.
Deux commentaires pour finir : Oui, les élèves de CSP+ et les fils de prof etc. sont surreprésentés dans ces écoles. Pas plus cependant que les fils de militaires dans l’armée ou les sportifs chez les fils de ou encore les mécaniciens... Il y a de fait une endogamie très forte dans le milieu d’école de commerce, mais on se situe à mon avis plus dans la sociologie hummaine globale que dans un cas réellement particulier
Concernant la réforme du système, rapprocher grandes écoles et universités reviendrait à déshabiller pierre pour habiller paul. Et encore, pas sûr que ça marcherait. A mon sens, un système existant à un état donné est tel qu’il est en vertu d’une certaine rationnalité. Il importe de connaître ces raisons et de réformer s’il y a lieu le système après des études approfondies et non dans la précipitation et la démagogie (certains dirigeants d’université seraient je pense ravis de récupérer les budgets et surtout l’image de marque de certaines grandes écoles, structures qui se sont créées avec beaucoup de persévérance).
Dernière remarque : Les écoles de commerce sont privées. La scolarité coûte 7500€ par an. Les université sont publiques. La scolarité coûte quelques dizaines d’€ par an, en gros les droits de Sécu. Il me semble que cela est fortement incitatif pour un élève d’école d’aller au bout et de bâtir SON parcours.
Enfin, vu l’investissement humain et financier que j’y ai mis, c’est bien le moindre que je bénéficie d’un diplome reconnu. Je pense le mériter et ne voler personne.
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