a l’auteur
je prends la peine de vous répondre mais c’est très pénible, car vous répétez, sans les maîtriser, les arguments fallacieux de vos amis de sortir du nucléaire (qui ne cherchent, eux, même pas à les maîtriser, ils s’en foutent). Je le sais car j’ai fréquenté ce genre d’individus quand j’étais jeune, et je connais leurs méthodes basées sur la rumeur bugarachienne et sur des bribes d’information infinitésimales grossies à la loupe, souvent d’ailleurs rapportées par quelqu’un du nucléaire en mal de reconnaissance et qui veut se rendre intéressant.
Pour commencer, Phénix, le premier réacteur à neutrons rapides de puissance français (250 MWe), à fonctionné de 1973 à 2009 sans un seul incident. C’est un exploit salué dans le monde entier. Sauf en France, le seul pays où les incultes crachent avec mépris sur ceux qui cherchent à acquérir des connaissances. Super Phénix a été un bond technologique, puisque on passait à 1500 MWe, mais le principe était le même. Ce réacteur, qui était un prototype, a eu des problèmes de démarrage, principalement au niveau des pieds d’assemblage. Il a donc été arrêté plusieurs fois mais, à chaque arrêt, les autorisations de redémarrage ont été abusivement retardées par l’équipe Jospin-Voynet, pour prouver que le réacteur ne marchait pas. Ensuite, ce réacteur, qui avait cinquante ans d’avance sur le reste du monde, a été sabordé et liquidé par la « gauche plurielle », avec la complicité de la droite, vous vous en doutez.
Vos amis, savants de Marseille (comme disait Coluche), peuvent ricaner sur Astrid et dire que c’est un vieux projet sorti des vieux cartons (un principe : toujours rabaisser la France dans ce qu’elle réussit, toujours bien cirer les pompes de ses maîtres US). Il se trouvent que les commissions d’experts qui ont planché pendant plus de dix ans, dans le monde entier, et examiné des projets chinois, US, Sud Af, etc et différentes filières, ont passé au crible les avantages et les inconvénients et, ô stupeur, ont conclu que la meilleure filière de génération 4 était celle des réacteurs à neutrons rapides refroidis au sodium fondu, donc Super Phénix détruit par la gauche plurielle. D’où le projet Astrid, qui est un prototype de 600 MWe. A l’époque, dans les années 1970, il y avait eu une polémique, car certains penseaint que Super Phénix était un trop gros saut en taille et qu’il fallait passer par une étape intermédiaire de 600 MWe. Au repart donc où on était il y a 45 ans.
Enfin, les gros rigolos qui disent qu’un réacteur rapide, c’est une bombe atomique, n’ont probablement aucune notion de ce qu’est une bombe atomique (mais, comme tous les imbéciles, ils croient le savoir). J’ai travaillé pendant des années sur l’accident de dimensionnement de Super Phénix. C’était l’accident de criticité maximal envisageable, et il fallait montrer que le dimensionnement du réacteur, dés la conception, était capable de contenir cet accident. Jamais l’autorisation de démarrage n’aurait été donnée si la démonstration n’avait pas été faite. J’ajoute que cette démonstration a requis le travail de centaines de personnes pendant 10 à 15 ans. Alors les types qui racontent à la veillée que les nucléocrates font des réacteurs qui sont des bombes atomiques et qu’ils s’en foutent, pour moi, c’est du niveau des contes fantastiques.
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