J’adhère à votre propos, à une exception près : non, la République ne se vit pas comme une religion.
La République, dans son essence, c’est « la chose publique », théoriquement, elle appartient à tout le peuple, elle devrait être son incarnation... ce qu’elle n’est plus, hélas !
Nous sommes dans un régime oligarchique et autoritaire dans lequel la vox populi n’a plus sa place.
Quand la misère sociale s’étend, quand il n’y a plus d’espoir, les religions prennent le pas sur les « gouvernements ». Nous avions la paix sociale, la paix religieuse (grâce à notre principe républicain de laïcité, justement) tant qu’il y avait le plein emploi (ou presque), tant que l’école pouvait jouer un rôle « d’ascenseur social », mais en ces temps de déshérence morale et de crise interminable, chacun essaie de trouver sa solution pour échapper à l’angoisse du lendemain.
Et ceux qui font l’opinion ont su, progressivement, désigner des boucs émissaires... Nous en sommes là, et nul ne peut se faire prophète, mais cet événement grave remet dangereusement en question le principe-même de la République.