mécréant et fier de l’être... les religions font tellement de mal. Des fanatiques s’en servent pour assassiner et massacrer.
Effectivement, quand je suis malade, je vais chez le docteur, et pas chez le farceur. Et je crois que même un musulman accepte de se faire guérir avec une médecine rationnelle.
Pour la pensée, c’est la même chose. On peut toujours accuser Dieu d’être responsable de l’obésité. Mais c’est la malbouffe. Tu peux prier tout ce que tu veux, tu maigriras pas. Les lipides ne sont pas croyants ou mécréants, ils sont des lipides.
Après, si tu me dis que le dieu de la consommation fait des obèses, je te réponds que tu es déjà toi-aussi un mécréant. Car alors tu ne regardes plus Dieu comme une vérité intangile, mais avec l’oeil de l’anthropologue. Ce qui est certes une immense forme de sagesse, mais aussi une forme de mécréance de fait.
Je pense que le coeur à la fin peut retrouver Dieu, pour peu que ce Dieu parle au coeur. Mais, il n’est pas possible de comparer la raison avec les religions. Sauf à se faire anthropologue, c’est à dire mécréant soi-même. C’est ce que font beaucoup de dirigeants politiques : ils utilisent la croyance pour conduir le peuple vers le destin qu’ils pensent être le bon. Mais cela ne vient pas de Dieu, mais seulement du charisme d’un (grand) homme.
Au fond, dans ta tentative de mettre la mécréance sur le même plan qu’une religion, tu as déjà mis ta religion (si tu es musulman) au niveau de la mécréance. Car tu regardes la religion chère à ton coeur avec les yeux de l’anthropologue. Même si c’est pour convaincre l’autre. La « mécréance » est terrible, on y tombe sans le savoir d’abord.
Je pense souvent que quel que soit le résultat provisoire des « révolutions arabes », elles ont mis le ver dans le fruit. En effet, les peuples sont sortis de la croyance. Le pouvoir ne vient plus de Dieu, ou des conséquences de la colonisation. Le pouvoir émane d’une prise de pouvoir. Et chaque camp sait maintenant que la prise du pouvoir procède d’une mécanique rationnelle (dans laquelle la passion et l’émotion sont aussi mise en route et manipulées). Ainsi, les islamistes ont-ils pu mettre Dieu dans leur constitution ? Cela ne change rien. L’inconscient profond du peuple sait que le pouvoir est venu de la rue, et non du ciel. Même si les apparences traditionnelles sont sauves.
La sécularisation n’est pas une idéologie occidentale. Elle est le fruit de la mutation technologique des modes de vie. C’est une mécanique implacable.
Il y a eu la chasse, et un jour on a inventé l’agriculture, qui était si efficace, que les dieux de la chasse sont morts. Puis il y a eu la maitrise technologique du bronze, qui a donné le pouvoir au guerriers. Puis il y a eu les empires (rome et autres) avec la puissance des super-structures, des administrateurs et des penseurs. Puis il y a eut le capitalisme, qui a supplanté les autres procédés de production. Et l’industrie qui a remplacé l’agriculture. Aujourd’hui de nouvelles étapes de muatons technologiques sont en route. Et l’esprit humain s’y adapte.
Heureusement, les religions rejoignent le « patrimoine mondial de l’humanité », et contribuent chacune à leur façon à enrichir notre mémoire (et nos coeurs si l’on veut, oui...)