Les personnes âgées votent et ne sont pas défendues....Je pense que la situation va évoluer vers des soins mieux remboursés.Je me permets de signaler une lecture.
Le 26 novembre 1901, le Docteur ALZHEIMER diagnostiquait une maladie non identifiée, lors d’une consultation de Madame DETER, 51 ans. Peu à peu cette maladie inconnue prendra son nom.
Cette maladie est dans la majorité des cas une démence amnésique, qu’il est possible de dépister tôt. Des médicaments, qui ont fait leurs preuves, permettent de ralentir considérablement sa progression. Un test rapide noté sur 30 points permet de mesurer l’état de son avancement. Avec des médicaments adéquats et des mesures d’accompagnement social, d’activités relationnelles et physiques, la maladie arrive à se stabiliser une dizaine d’années sur un indicatif MMS de 20 points. Sans médication le malade perd 3 points par an et se retrouve au bout de 3 ans dans la situation d’un Alzheimer grave, le rendant très dépendant.
Dans le chemin de la reconnaissance de la maladie, tout a failli s’arrêter le 19 octobre 2011, lorsque la commission de la transparence de la Haute Autorité de Santé a estimé que le service médical rendu des traitements anti Alzheimer était faible. Des déremboursements importants ont emporté les malades et leurs aidants dans un tourbillon de déchéances, de dépressions, de destructions familiales.
Actuellement des soins sont possibles, personne ne combat plus l’idée qu’il s’agit d’une maladie soignable, c’est même une ALD (affection de longue durée).. Il existe même à LYON – Neuro des consultations de dépistage : Soigner tôt est primordial. Il reste que de nombreuses familles ne sont pas en capacité financière de faire face aux dépenses d’hospitalisation, d’assistance à domicile, du placement en établissement spécialisé du fait qu’après 60 ans leur maladie devient « dépendance ».
La reconnaissance de la maladie comme telle, grâce au rayonnement de chercheurs de terrain comme le Docteur Croisile, est certes un bon chemin qui malheureusement en croise un autre, après le soixantième anniversaire du malade, l’invention par d’autres médecins et des politiques, du concept de dépendance. Pour laisser mourir plus vite les personnes âgées, les maladies deviennent, depuis 17 années, non plus des maladies, mais de la « dépendance » avec un barème de coût, ajouté au coût de l’hébergement, non pris en charge par la Sécurité sociale, et ceci pour chacun, à la minute de son soixantième anniversaire. Les discours électoraux pour aider plus ces nouveaux « dépendants » ne changent pas grand-chose à la réalité
Il y a quand même un magnifique « Plan Alzheimer français », des équipes de savants militants solidaires éclairent la route. Avec des hommes comme le Docteur Bernard Croisile, les avancées suivront… si l’argent public est mieux employé qu’aujourd’hui..
Je viens de refermer son livre, « Alzheimer, Que savoir, Que craindre, Qu’espérer » chez Odile Jacob (300 pages). Médecin et neurologue, Docteur en neuro sciences, Chef du service de neuropsychologie à l’Hôpital neurologique de LYON, il est très présent dans son livre, avec son humour, la clarté pédagogique et souriante de son écriture fortement empreinte de son humanisme.
Il a changé mon regard au moment où j’avais besoin, en qualité d’aidant, de faire le point et de préparer les lendemains.
Si
vous lui écrivez, ne mettez pas deux L à son nom, il vous dirait qu’il n’est
pas un aviateur ! Bonne lecture
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