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En réponse à :


wesson wesson 26 février 2015 15:11

Bonjour l’auteur, 

avec un peu de recul, il est toujours assez amusant de voir nos stratèges en fauteuils, derrière la sécurité du relatif anonymat que leur donne leur écran, se congratuler de leur propre clairvoyance, et pérorer que eux au moins auraient fait mieux.

Syriza a t’il trahi ? Peut-être, mais il est bien trop tôt pour le dire.

Comme dans toute chose, il faut d’abord traiter l’urgence, et après préparer son avenir.

Traiter l’urgence pour la Grèce, c’était tout simplement éviter la panique bancaire que l’Eurogroupe avait mis en place pour souhaiter la bienvenue à Syriza. En effet, comprenant que la victoire de ce parti était devenue inéluctable, le parti sortant ainsi que l’Europe se sont organisés pour être à même de plonger immédiatement la Grèce dans une crise de liquidités si il lui prenait la mauvaise envie de sortir.

Je traduit ce que signifie une crise de liquidité pour un pays : tous vos avoirs bancaires disparus du jour au lendemain, et toutes vos ressources réduites aux quelques piécettes et billets que vous avez dans les poches, et vous avez l’anarchie assurée dans moins d’une semaine. Il n’est alors pas difficile de comprendre que cette situation doit être évité à n’importe quel prix, y compris au prix d’un apparent renoncement, une apparente défaite en rase campagne.

L’urgence est donc d’éviter cela, et de signer n’importe quoi qui le permette. Et c’est très exactement ce que Syriza a fait, mais qui ne revient à rien d’autre que donner un coup de pieds dans la boite de conserve, pour qu’elle aille un peu plus loin. 

Mais absolument rien n’est réglé avec ce premier accord, et la dette inremboursable d’aujourd’hui ne le sera pas plus demain ou dans 4 mois.

Par contre, et c’est effectivement là où on pourra juger de la réelle trahison de Syriza, cette dernière pourra mettre à profit les quelques mois que on leur a donné *pour se préparer à une sortie de l’Euro*. Ne serait-ce que pour un truc aussi con que d’avoir des nouveaux billets imprimés. 

Pour résumer, dans 4 mois le même psychodrame va continuer, sauf que à ce moment là, Syriza aura eu le temps de se préparer à une sortie ordonnée de l’Euro, notamment avec une nationalisation-saisie des banques Grecques, qui permettra au gouvernement d’éviter une crise de liquidités propre à déclencher une situation insurrectionnelle dans le pays.


Quand au texte de l’accord que les Grecs auraient proposés à l’Eurogroupe, c’est en fait l’Eurogroupe lui-même qui a rédigé directement ce texte, en ordonnant au gouvernement Grec de l’endosser sans rien dire. Autrement dit, il s’agissait clairement d’un ultimatum.

La crise Ukrainienne a montré la capacité de nuisance Européenne : Cette dernière est tout à fait disposée à provoquer un effondrement économique et une guerre civile à tout pays qui lui résiste.

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