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Vipère Vipère 17 mars 2015 00:59

Le praticien de Villeneuve-Loubet signait des prescriptions exceptionnelles, un pharmacien de La Colle-sur-Loup délivrait les médicaments sans broncher. Pour 500.000 euros de préjudice

Si c’était un film de Sergio Leone, il pourrait s’intituler le toubib, le pharmacien et le gitan.

Mais l’arnaque à la Sécurité sociale est une réalité qui a coûté bien davantage quequelques dollars de plus. Un préjudice estimé à environ 500 000 euros, au détriment de la CPAM (Caisse primaire d’assurance-maladie) des Alpes-Maritimes.

Ce trafic de médicaments et d’ordonnances, aurait pu s’avérer encore plus juteux si les gendarmes des compagnies et PSIG de Nice, Cannes et Grasse n’y avaient mis un terme avec une opération coup-de-poing, le 4 juin à l’aube.

Ce jour-là, sur commission rogatoire des juges Sandrine André et Catherine Bonnici, 70 militaires étaient mobilisés pour interpeller 14 personnes à Nice, Villeneuve-Loubet, Le Cannet et La Colle-sur-Loup. Perquisitions dans la foulée, notamment à la pharmacie de l’Abbaye à La Colle-sur-Loup. Un chien du groupe d’intervention cynophile de Gilette était même requis. Le flair de l’animal mettait au jour 200 000 euros en espèces, dissimulés sous un plancher.

Ordonnances de complaisance

À l’issue d’une garde à vue prolongée (96 heures) pour escroquerie en bande organisée, une dizaine de personnes a été déférée au Parquet de Grasse en fin de semaine dernière.

Le pharmacien de La Colle et un représentant des gens du voyage sont désormais en détention provisoire. Les six autres suspects ont été relâchés sous contrôle judiciaire. Dont un médecin de Villeneuve-Loubet, avec une interdiction d’exercer. Tous ont reconnu leur implication, même à leur corps défendant.

Un véritable réseau s’était constitué avec le trio principal, confondu par de minutieuses investigations menées depuis octobre 2011.

Dans la pharmacie de l’Abbaye, se développait un commerce bien peu catholique.

Le gérant établissait des listes de médicaments particulièrement onéreux que le médecin prescrivait à la demande d’une clientèle intéressée, qui fournissait des cartes Vitale à volonté.

Tous bénéficiaient abusivement du remboursement des médicaments par la Sécu, alors qu’ils n’avaient pas été délivrés. Le partage du butin entre les deux praticiens et leurs « patients » peu scrupuleux se faisait en espèces, ou en produits parapharmaceutiques.

Une « officine de la combine »

Certains complices ont reconnu toucher ainsi 1 500 euros par mois, grâce à cette « officine de la combine ».

« Cette arnaque est à la portée de tous et a été montée avec une facilité déconcertante », déplore une source proche de l’enquête.

Cette affaire pose également la question des contrôles effectués par la Sécurité sociale. Car certaines ordonnances étaient « totalement incohérentes », de par leurs prescriptions contradictoires et l’inscription répétée de produits rares et coûteux. En ces temps de restrictions budgétaires et de déficit abyssal, ces remèdes-là étaient décidément pires que le mal… Alexandre CARINI



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