Ce livre est avant tout extrêmement bien écrit, n’en déplaise à ses détracteurs. Bien écrit dans sa forme, mais aussi -et surtout- sur le fond.
Car selon moi, c’est ce qu’il démontre qui dérange véritablement : n’importe lequel d’entre nous aurait pu, s’il avait été à sa place, dans le même contexte, revêtir les mêmes habits que l’auteur imaginaire de ces confessions.
Par ailleurs, Littell a tout de même drôlement allégé son personnage : c’est quand même l’histoire d’un SS qui trouve idiots les fondements de l’antisémitisme et la politique qui s’ensuit. Mais en « bon » soldat, il exécute les ordres qui sont donnés.
On peut également noter que du fait de sa position (juriste), il ne fait pas partie des exécuteurs de basses taches.
La critique verte tombée sur ce roman est assez révélatrice du monde dans lequel nous vivons ; l’idée de trouver une once d’humanisme dans un SS paraît immonde - nauséabond, puisque c’est le terme généralement employé.
Je ne sais plus quel historien disait qu’il fallait juger l’histoire et ses personnages non au regard des valeurs actuelles, mais au regard de celles contemporaines des faits analysés. Ce livre en est une nouvelle illustration.
A noter : ce sont à mon avis les 20 premières pages de ce livre qui sont finalement les plus dures. C’est en effet durant cette introduction que l’auteur imaginaire place chacun devant sa part d’ombre. Et forcément, ça dérange.
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