Que restera-t-il de cet engouement pour la chose politique, s’il s’avère que 175 000 militants sont des fantômes ?
Une paille, un remous sur le Léman.
Les invertébrés fascinés par Sarkozy n’ont pas de raisonnement politique, pas plus que de comptabilité citoyenne.
Une posture et une image les fascinent. Le hasard n’y peut pas grand-chose, s’il se trouve que ces jeunes et moins jeune inclinaient quelque peu vers la droite, avant de voir le Messie.
Posture, donc. La SDNB : le type de droite résolu et fier.
Tout le monde aura remarqué que Sarko ne manque pas une occasion d’envoyer du Cambronne à la gauche et d’enfoncer les socialistes notamment.
Cosa facile puisque le PS, depuis quinze ans, vient doucement s’aligner sur les « lois » du marché, la population bénéficiant du marché et les valeurs corrélatives à l’acceptation du marché.
Et le PS, quand même encore un tout petit-peu hors-sol dans cette affaire, ne peut que se faire cartonner n’étant pas encore à même de rivaliser avec l’expérience d’un type viscéralement et historiquement de droite, convaincu du primat du marché comme de tout ce qui va avec.
Le PS est pain béni pour l’ombrageuse figure de proue de l’UMP, et les fans dégustent leur petit lait sans hésiter, pour plébisciter logiquement la rhétorique cannibale, la découpe ciblée, le massacre circoncris, à défaut de l’entendre sur un déclaration de politique générale, de le voir s’exposer sur le descriptif d’une société véritable qu’il voudrait bâtir, sinon avec nous, du moins en n’en restant pas au croquis enfantins.
Ne soyons pas forcément étonné. Même le fan fini par comprendre que SDNB n’a pas de plan sociétal, faut-il le répéter.
Sa rhétorique ne fait aucunement projet. Même à la mode pub, elle ne décline pas les idéaux clairs de demain,les orientations évidentes des moyens humains et financiers de l’Etat pour construire tel type de société, pas plus qu’elle ne précise quelles actions concrètes le petit Nicolas du grand président US mènera, dans le domaine de l’Energie, de l’Education, de la préservation de l’Environnement, ou autres.
Je parle de cadres précis, territoriaux, financiers et humains, et définis sur une durée donnée, avec des objectifs identifiés.
Ca s’appelle un Projet de Société. SNDB ? lui, présente le mot rupture.
Autre fondement de l’amour anonyme et béat de quelques dizaines de milliers de gens : l’image.
Sarko ne cède pas. Sarko fonce. Vers les caméras ou vers les coulisses quand on lui pose des questions trop précises ou quand vient l’heure de rendre des comptes, mais il fonce. Sarko tranche. Abruptement, sans mesure, sans soucis, sans réflexion, mais il tranche. Seul.
Le fan dubitatif commencera à remarquer ses intentions autoritaires - remarquez combien de fois par discours, il déclare « je veux » -, ses mots blessants - nul n’a oublié que « Karcher » est un instrument qui sert pour éliminer des déchets - ou sa position tendu et son oeil qui n’est jamais pétillant de sympathie ou embué de compassion. Mais il se reprendre sûrement en constatant que Sarko assume, car il tranche seul. Donc, il assume. Et il est seul pour assumer. C’est bien seul et c’est bien.
Le fan ébahi, pour peu qu’il soit un peu incliné vers la droite, je l’ai dit, va également sentir un gros appel montant de son cerveau reptilien, le plus ancien, le plus enraciné, le plus à droite, donc.
Car la droite, au coeur, au fond, on le sait bien et c’est comme ça qu’on l’aime, c’est patrimoine et propriéte privée.
SNDB hystérise les fondamentaux.
Il est un patrimoine à lui tout seul. Regardez combien il dépense de temps et d’énergie à combattre ceux qui l’attaquent, et combien il se lance à l’attaque pour le moindre combat.
Les sujets, les bastons, les personnes, il les prend tous. Le fond Sarkozien est là : peu importe les idées, les formules au bromure qui le tranquiliseraient.
L’essentiel est de défendre, résister, conforter pied à pied ce qu’on a bâti seul : soi-même. La grande idée de Sarko, c’est lui.
L’attaque n’est rien, elle est bienvenu. Elle permet, à chaque fois de rappeler qui est là, qui est encore là, qui se maintient et se dresse. Toujours et encore. La meilleure existence c’est l’attaque, pour SNDB.
Il n’empêche que cette existence doit rester privée. Hors donc, il conviendra de la surexposer. Dans l’éblouissement de la lumière forte et crue, Dans l’aveuglement qu’elle génére une tache noire grandit. Une place, une niche qui se creuse au plus fort de l’exposition, une cache sombre qui s’agrandit plus l’étalement médiatique est conséquent.
Ainsi, même si les clichés de la femme, de la famille nous saturent, nous sommes « privés » de l’essentiel, à la mesure de l’indigestion médiatique.
Comblerons-nous jamais, toi l’afficionado déterminé et moi, l’absence de données avérées et indépendantes sur le patrimoine et le relationnel actif réel, c’est-à-dire l’ignorance du pouvoir politique réel de cet homme, comme ses réelles attaches, commes ses véritables entraves et ses indéniables taches ?..
A n’en pas douter les explications ne surgiront qu’au péril de l’ennemi osant violer le territoire sacré.
Le sympathisant de droite ne peut alors que fondre. La vie privée, au sens le plus universele possible, le reste oubliez-le c’est clair !..Envers et contre-toutes les photos, les reportages, les enquêtes d’investigation, les brulots des ennemis.
Passez votre chemin. Il n’y a qu’un homme qui s’occupe de son public, lui montre où regarder. Un brave type qui se préserve et fait bonne figure, somme toute.
Et la montante demande de transparence citoyenne concernant les réseaux, les accointances, les inclinations privées pouvant faire dommages publics ?..J’en garderais au coeur comme une plaie ouverte, si je ne craignais de casser l’ambiance.
Primat de l’homme, primat du privé, primat de l’homme privé. Confusion implicite des deux, qui ne peut qu’alimenter la personnalisation, la montée des faux-semblants, des images, du story-telling, à la mode US. C’est le cyber-archétype montant. Chaud devant !
Une nouvelle mouture du combat entre l’agora et le secret sans doute. Un autre avatar d’une ancienneté si nouvelle. La vraie droite d’aujourdh’ui et d’hier pouvaient-elle le râter ? Je ne le crois pas.
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