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Intéressante question. C-dans-l’air a fait une émission entière sur le thème des élections en Espagne et en Italie) et où transpirait une inquiétude bon teint d’économistes hyper-libéraux présentés comme hyper-raisonnables (mais tout le monde sait que cette émission est hyper-orientée).
Le « système » s’inquiète à juste titre : les contre-performances des partis « traditionnels » en Italie et en Espagne risque de donner des idées aux français. Si ces derniers s’aperçoivent qu’ils peuvent éviter la peste, la rage, la gale et le beriberi (je vous laisse le soin d’associer des partis respectifs) ils risquent de ne pas voter comme il faut aux élections importantes.
En effet en France tant le FN que le FG - je ne parle même pas du PC - sont vus avec raison comme des partis du Système, donc largués, et même largués de chez largués. Certes le FN et le FG gueulent (je veux dire : critiquent la politique actuellement menée) :
– le FN gueule contre l’Europe mais selon le public et le temps qu’il fait,
– le FN prétend défendre la France donc les français mais en même temps tente de diviser les français sur un plan ethnico-culturel (je ne vous fait pas un dessin) comme un vulgaire Bush ou un UMP
– le FG gueule contre la finance mais défend l’UE donc la finance (d’où ses résultats électoraux peu dangereux pour cette dernière)
Donc tant le FN que le FG ne convainquent grand monde... Ce qui est hyper-compatible avec leur médiatisation bien sûr : la classe hyperriche doit s’assurer qu’une majorité de français vote pour la social-démocratie, de droite ou de « drauche », et cela afin soit-disant de « lutter contre l’extrémisme ». C’est la stratégie que distille les journaux de la presse-système, Express-Obs-Monde-Point et autres Libés, les radios d’Etat et les émission télévisées d’Etat (France Inter, le 28mn d’Arte, C ds l’air...).
Le FN convainc un peu plus que les autres car c’est le seul parti médiatisé à défendre (fort mal) les intérêts de la France donc des français, mais dont les « pulsions de division des français selon leur origine » font qu’il ne peut gagner (en tout cas au moins à moyen terme) quelque chose d’important comme la présidentielle. Ce qui est tout boni s’il arrive au 2ème tour pour l’UMP ou le PS, ce qui doit rendre profondément guillerets les décisionnaires de l’hyperclasse et autres as du CAC 40.
Asselineau a donc raison quand il dit que FN et FG sont les rabatteurs attitrés de l’UMP et du PS et qu’ils tiennent une place essentielle afin 1) d’effrayer les gens pour qu’ils votent bien 2) de museler toute opposition réelle qui par les temps qui courent est quasi-forcément euro-sceptique comme l’UPR, S&D, le PRCF...
Et peut-être qu’avec l’exemple de l’Italie et de l’Espagne les français vont comprendre que 30 % d’entre les votants se réunissant sur un nom anti-système au 1er tour peuvent faire la différence, du moment que 50 % d’entre eux le confirment au second tour. C’est pourquoi la bataille politique de fond est de l’ordre de la communication économique : il est vital que la vision du monde que préfèrent les grands financiers (l’hyper-classe dématérialisée si on veut) soit déclarée partout comme LA seule solution aux problèmes économiques des gens, et alors qu’en réalité c’est une vaste foutaise et même une escroquerie.
Donc pour répondre à la question du titre de l’article : un rassemblement eurosceptique. C’est ce que prône l’UPR et personnellement je crois en Asselineau et même en ses chances à la présidentielle (au moins elles ne sont pas nulles) surtout quand on voit ce qui se passe en Italie et en Espagne. Certes il est difficile de savoir si ces nouveaux entrants parmi les partis politiques européens sont « anti-systèmes » vu qu’ils croient plutôt à l’Euro, mais il faut voir que l’historique des relations à l’Euro et à l’UE peut être très différent selon les pays. C’est évident car déjà les méfaits ou bienfaits de l’Euro dépendent de chaque pays, exemple l’Allemagne...
PS : c’est drôle quand j’écris « hyperclasse » le correcteur orthographique m’écrit hyperplasie. Or l’hyperplasie est un « terme médical désignant une augmentation de volume d’un tissu ou d’un organe due à une augmentation du nombre de ses cellules ». Pas incohérent avec la finance dématérialisée. 
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