Vous écrivez :
« Personne n’a oublié la »croisade des libertés« de Georges Bush père, dans les sables de Mésopotamie ni son mémorable discours du 11 septembre 1990 devant le congrès américain »
Personne n’a oublié non plus l’expression « l’axe du mal qui n’était pas piquée des hannetons et dont l’origine n’est pas sans intérêt.
Dans The Right Man, David Frum, qui faisait partie de l’équipe des rédacteurs des discours présidentiels, explique qu’il cherchait une expression qui pourrait qualifier tous les pays du Proche- et du Moyen-Orient dont l’islamisme militant traduisait la haine de l’Occident et de ses succès matériels. A court d’inspiration, et la destruction des tours jumelles ressemblant à Pearl Harbour, il prit un livre de discours de F. D. Roosevelt, sauta sur le mot « axe » qui désignait l’Allemagne, l’Italie et le Japon, et inventa « l’axe de la haine ». Juif lui-même, et de surcroît canadien, Frum n’agit pas en tant qu’évangéliste ; et, à ses yeux, l’expression était historique et culturelle. Il précise que ce fut le rédacteur en chef des discours, Michael Gerson, qui « voulut utiliser le vocabulaire théologique que Bush employait depuis le 11 Septembre, et “l’axe de la haine” devint “l’axe du mal”. La Corée fut ajoutée pour faire bonne mesure puisqu’elle aussi fabriquait l’arme nucléaire et avait besoin d’une mise en garde ».