Votre propos a le mérite de lancer un sujet qui fâche par rapport à la moyenne oppressante de la bien pensance, il contribue à la connaissance, à l’élévation et l’élargissement de nos esprits, néanmoins, il pèche si j’ose dire, par manque de recul et de raison pure.
Vous êtes atteint du, ou pollué par le syndrome de l’hystérie chrétienne culpabilisante aigüe (ou toute autre religion qui promet sans gage à ses croyants dociles, le paradis de la vérité, et aux autres, l’enfer de l’ignorance), les faibles protégeant les faibles au point que vous préférez couler avec un surplus de passager et précipiter ainsi tout le monde à la mort, plutôt que de sacrifier, si ce n’est vous-même, la juste quantité nécessaire à la survie de l’espèce. Il est vrai qu’en tant que Chrétien, la vraie vie est dans l’au-delà et que comme tous les croyants véritables, vous ne devriez pas avoir peur de la mort puisqu’elle vous est promise jouissive et paradisiaque. Imparable mais incohérent : en quoi le sacrifice sanglant du dénommé et analphabète Jésus, a-t-il sauvé l’humanité et pas le dodo ou le Maya ?
Rappel : nous habitons un mince radeau fragile, aux ressources et dimensions limitées, dans un environnement mortel et hostile. Nous sommes de plus en plus nombreux à nous disputer le bout de gras (au droit au logement opposable, on ferait mieux de substituer le droit au travail et à l’égalité des chances face à ce privilège qu’est d’avoir un salaire en regard de ses compétences ; Cf. le nombre de vrais chômeurs).
Notre propension à nous laisser enfermer et gouverner par nos pulsions programmées ou dirigées (Cf. ici-même les lamentables réactions affectives devant une image sanguinolente du réel : si tout le monde était de ce niveau moutonnier, il n’y aura pas de chirurgien ni de pompier ni de chercheur ni de gendarme du monde ni de fossoyeur, ni d’éboueur, nos pleureuses seraient alors bien embêtées) est symptomatique de notre incapacité à regarder les choses en face. Notre degré d’intelligence est couplé à notre capacité d’observation. La science nous ouvre les yeux, notre « humanité » acquise les referme, comme le rire est la politesse du désespoir, les tabous une démission du sens critique, l’idéologie une aliénation de l’individu. Tel est le propre de l’homme version sapiens pantouflard, lâche, dupe, irresponsable, contradictoire et corruptible.
Or donc, vous touchez au sens de la vie, aux fondamentaux de l’univers, de la Nature, dont certains voudraient départir l’Homme, en tant que créature divine unique, supérieure, élue, enfantée, infantilisée, par une entité métaphysique et invérifiable comme par - comme le - hasard.
La concurrence n’est pas le moteur ni le principe de l’évolution. Elle est une conséquence parmi d’autres des conditions de l’existence. C’est le cheminement de l’énergie qui prévaut et compte, celle qui permet à la vie d’émerger, de se maintenir, de se structurer et perdurer, laquelle optimise ce cycle tant et plus, jusqu’à se consommer elle-même à l’instant omega, possiblement aussi l’instant alpha d’un nouveau cycle.
Le cycle, le cercle, tel est le schéma de base, partout autour de et en nous, auquel il faut prêter attention pour saisir les lois de la Nature, qui ne sont certes pas celles des hommes (c’est pourquoi, il a, est, perdu d’avance).
Tout le monde mange tout le monde, tel est le dénominateur commun, inacceptable et pourtant de facto accepté, même pour des purs végétaliens : des soleils aux trous noirs, des microbes aux estomacs carnassiers, des arbres aux réactions physico chimiques du noyau de la Terre en passant par le pseudo bouclier magnéto atmosphérique : rien ne se crée et ne se perd, tout se transforme, par attirance fusionnelle ou rejet antagoniste (eh oui le racisme est une défense innée de base et l’instinct de survie, qui nous ferait bouffer nos morts, tels des naufragés affamés, ou étriper notre prochain, tel un cadre délocalisé ou un supporter du PSG, une constante freudienne).
Ainsi notre confortable société humaine, bâtie sur de véritables mensonges d’échelle (religieux, moraux, culturels, esthétiques : superficiels) qui tomberont avec leurs supports périssables, vit-elle sur l’illusion berçante du tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil - sauf ceux qui prétendent le contraire : à mort les subversifs hors canon -, et que le bonheur est dans le pré - malheur aux incroyants moutons noirs -.
Sans cela, la vie serait infernale (pas pour les vainqueurs) et le suicide une action de grâce (pas pour les opportunistes). Ce serait déservir le Grand Dessein. « Croissez et Multipliez ». Consommez et payez nos chères retraites. Maintenez la ruche en l’état.
C’est pourquoi, il n’y a plus d’intellectuels ni de débats depuis quelques temps, plus d’avancées conceptuelles majeures autres que matérielles (même les innovations technologiques sont soigneusement soupesées et planifiées). Ceux qui voient et savent in extenso, grosso modo depuis une cinquantaine d’années, depuis que la science asentimentale, agnostique et athée, a mis au jour un récit complet du monde de sa naissance sans prodige à sa mort annoncée, à toutes les échelles, un récit pornographique et amoral s’il en est, même maquillé en conte de fées émerveillant, ceux-là mêmes qui pourraient éclairer la pensée et répondre aux questions essentielles que se pose tout encéphale d’hominidé « intelligent », se taisent, se cachent ou sont censurés, mieux : dénigrés, au profit de systèmes parasites, religieux, politiques, mediatiques, économiques, qui font leurs choux gras de l’exploitation industrielle des illusions, de la naïveté, de la bêtise, de la faiblesse, des divisions, autrement dit de l’escroquerie à tout crin (le camouflage et la tromperie couplés à l’abrutissement, sont des armes de domination massive).
On ne peut qu’être frappé par l’autisme consumériste et le « fonçage dans le mur, tête dans le guidon » généralisé d’une part, par la constitution d’élites pyramidales et de potentats mondiaux de plus en plus puissants, alliés et concentrés d’autre part : preuve que la machine macrophage atteint un niveau d’emballement et de canibalisme critique (Cf. profits boursiers et répartition de la richesse).
Les requins ou vautours au sommet de la chaîne alimentaire semblent ignorer qu’ils ne sont eux-mêmes qu’un maillon du tube digestif universel qui tend à se mordre l’anus, mais ils ont les moyens, plus que d’autres de se réfugier dans leurs illusions cyniques nihilistes, et de préserver la ressource à son juste rendement sélectif : le système est vraiment parfait car il converge, nolens volens, vers sa propre perfection pan universelle, en dupant les dupeurs, en expoitant les exploiteurs.
L’idée, l’idéal serait d’obtenir, plutôt que des élevages inféodés, des cercles autonomes, des synergies win win où les déchets des uns servent d’aliments aux autres (ex : notre CO2 et notre fumier pour les arbres et les plantes qui nous restituent exactement l’O2 et le C dont on a besoin), où la ressource consommée se renouvelle plus vite que les besoins en consommation sinon, à terme, en proportions exactement égales (c’est bien beau la fusion froide ou l’énergie de la matière à volonté, mais quid du carburant quantique et du contrôle des effets dimensionnels secondaires insoupçonnés !?).
Ce schéma de base cellulaire vaut pour le macro telle une dynamique fractale sans fin, au point que les cercles vertueux se complémentent pour bouffer tôt ou tard d’autres cercles géants vertueux, concurrents ou comestibles... Et ainsi de suite.
Néanmoins et jusqu’à preuve du contraire, le mouvement perpétuel n’existe pas, l’entropie nous guette comme le bâton d’un trou noir aspirant au fond de la baignoire ; arrivera un moment où l’entité dominante s’auto-détruira ou se transformera (la carotte paradisiaque), n’ayant d’autre choix pour croître une dernière fois, exister une ultime seconde seconde, que de se manger elle-même.
Mais cela peut bien prendre une éternité.
Une infinité conduisant et permettant justement les conditions d’une nouvelle singularité.
Le monde est beau et fait envie parce qu’il est en équilibre. Il « est » parce qu’il s’auto-régule, même en l’absence de régulateurs auto-proclamés, prompts à vanter par tous les moyens, leur nécessité auprès de leurs électeurs adorés.
L’homme demeure de fait un déséquilibre naturel funeste car il n’a pas intégré cet ordre naturel de plus en plus évident, antinomique avec les croyances issues d’observations superficielles et fragmentaires, vieilles de 3000 ans et qui ont plus que jamais cours (par démission des intellectuels : la nature ayant horreur du vide, les sages sont remplacés par des charlatans, comme un jardin abandonné est envahi par la chienlit) ; il préfère encore une matrice anthropocentrique simpliste qui le mène inéluctablement à une impasse sanction disparition, au mieux à un accouchement-émancipation-mutation, dans la douleur et la violence qu’il a tant honnies et refoulées.
Sauf si certains hommes sont assez judicieux et outillés pour se servir de ce dérapage titanikesque comme d’un tremplin salvateur vers une nouvelle branche évolutive plus viable et résonante avec l’horlogerie céleste. Un petit cercle se détachera du grand à la dérive, pour d’autres alliances et d’autres divorces, tantôt féconds, tantôt stériles, mais jamais in fine, contre Nature.
Et la boucle sera bouclée.
Les évolutions ou changements de cap ont toujours été accidentels ou catastrophiques, et il en sera probablement ainsi pendant fort longtemps à notre misérable échelle.
Les points d’origine et d’horizon, eux, demeurent et ne varient pas.
L’équation aux limites est finalement des plus triviale.
Nos solutions actuelles ne sont, hélas pour nous, pas en cohérence avec elle.
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