Précision sur le secret bancaire suisse : la loi suisse a évolué (sans qu’il ne s’agisse d’un accord avec l’UE) et ce secret n’est de loin plus absolu, il peut être effectivement levé dans le cadre de la coopération judiciaire internationale, pour autant que le délit incriminé soit reconnu par le droit suisse. C’est là que se situe le hic : démasquer un mafieux ou un dictateur ayant planqué son pognon en Suisse ne présente en théorie plus aucun problème, les fonds pillés par feu le dictateur nigérian Sani Abacha ont ainsi été dument saisis en Suisse et restitués au trésor nigérian. La Suisse reconnait comme délit la fraude fiscale (le fait de falsifier des documents pour gruger le fisc) et accorde dans ce cas l’entraide judiciaire. La simple évasion (avoir « oublié » de déclarer certaines sommes au fisc) est en revanche une simple infraction en droit suisse et ne donne lieu à aucune entraide. C’est évidemment une tartufferie totale (mais l’hypocrisie n’est pas une exclusivité suisse) et cela permet effectivement de planquer des sous en Suisse (pays dont je suis ressortissant). Le secret bancaire subsiste donc à ce niveau. Mais dans le cadre d’un accord bilatéral passé avec l’Union européenne, les intérêts de cette « épargne » placée en Suisse sont désormais taxés à hauteur de 35%. Accord que certains ont considéré comme une victoire pour l’Union européenne. La majeure partie de cet impot est en effet reversé au pays du titulaire du compte, sans que son identité ne soit révélée. Autrement dit, la Suisse reste un havre relativement discret pour les fortunes soustraites à l’impot, mais ses lois ont fait d’elle une destination comparativement peu attractive pour le véritable argent sale issu du crime organisé etc : il y a nettement mieux et moins bavard que la Suisse pour choyer ce fric-là, même en Europe ! Contrairement à ce qui se passe en France, les banques suisses sont par ailleurs tenues de déterminer qui est le véritable « ayant-droit économique » des fonds qu’elles accueillent (un homme de paille ne fera pas l’affaire) et l’origine honorable des fonds placés. Elles peuvent évidemment essayer d’ignorer ces règles, mais à leurs risques et périls si elles sont démasquées : des amendes massives sont prévues et ont déjà été infligées.
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