• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


En réponse à :


exocet exocet 5 janvier 2016 14:37

Plusieurs enjeux différents pour les énergies renouvelables en France :

limiter les émissions de gaz à effet de serre, en permettant de baisser la part d’énergies fossiles.

Baisser la part du nucléaire : nos centrales nucléaires vieillissent, et une partie du parc a été, est et sera prolongé.

Je m’explique, ces centrales nucléaires ont eu au départ, une durée de vie calculée.

Par manque de capitaux, et aussi pour optimiser les bénéfices, en prolongeant cette durée de vie, on repousse aux calendes grecques le très coûteux et très problématique démantèlement des centrales existantes, et on évite de devoir dès aujourd’hui en construire de nouvelles pour les remplacer.

Quant au nucléaire nouvelle génération, l’EPR, il en a été vendu à l’étranger et se construit difficilement et chèrement....

Pour les énergies renouvelables, pour le moment elles sont chères, en théorie, et doivent être subventionnées.

Là encore, peu d’argent disponible aujourd’hui en France pour ces subventions. A part des effets d’annonce, nous sommes loin derrière d’autre Pays européens comme l’Allemagne.

D’autre part, une grande partie des habitants (notez bien que je ne dis pas »la population« , terme dérivé de la »populace« utilisé jadis par les nobles, le terme »la population« étant utilisé de nos jours par ceux qui nous prennent pour leurs serfs : fonctionnaires bacc plus 5 filandreux voie de garage en sciences molles pistonnés par les élus, et lesdits élus que, pour la plupart leur propre incompétence ne complexe pas).

Bref, une grande partie des habitants réside en ville, dans des immeubles.
Peu de surface exposée au soleil, vents perturbés, difficile pour les énergies renouvelables.
D’autre part, beaucoup d’industries sont fortes consommatrices d’énergie et ne disposent pas de la grande surface nécessaire, les énergies renouvelables étant diffuses et peu concentrées.

En France, pendant très longtemps, nous autrons besoin d’énergies classiques, d’autant plus que des pays voisins, tels la Suisse et l’Allemagne ont, eux, programmé leur sortie du nucléaire ;
Ce qui aiguise fortement les appétits d’EdF : leur vendre, à ces voisins, de l’électricité : bonjour, donc l’EPR et le prolongement de la durée de vie de nos vieilles centrales.

Tout bénef, jusqu’à ce que ça pète.

Je viens de regarder des infos sur....Fukushima, 4 ans après....ils sont toujours dans une situation terrible.
j’ai vu une vidéo, une analyse de l’accident par l’IRSN en 2012 : ils font passer les Japonais pour des nouilles, (style, nous en France on est les meilleurs, ça ne risque rien)

Alors que les extraits que j’en ai vu quant à l’organisation Japonaise de la gestion immédiate de cette crise sur le terrain m’ont terriblement complexé : ils sont forts, intelligents, décidés, pragmatiques, ont disposé de salariés courageux et dévoués ayant pris tous les risques, et n’ont à aucun moment hésité à sacrifier des réacteurs de plusieurs centaines de millions d’euros en les refroidissant à l’eau de mer pour éviter le pire.
Les japonais ont limité la casse, malgré celà la catastrophe est terrible dans ses conséquences pour leur Pays tout entier.

Je pensais à ce moment-là, si un incident nucléaire en france dégénérait ?

Et plus nos anciennes centrales vieilliront, plus ce risque deviendra important......quelle serait la réaction sur le terrain des équipes et de la direction d’EdF ?

vaste question....

Nos règles de construction des centrales nucléaires sont-elles plus sûres que les règles utilisées au Japon ?
En particulier, la prise en compte du risque sismique a-t-elle été totale et maximale pour toutes les centrales construites en France ?
Les éléments principaux, tels les cuves des réacteurs délicates à construire, ont ils été tous parfaitement réalisés, sans complaisance aucune lors des contrôles de fabrication ?
La prolongation prévue des durées de vie initiales de ces centrales a-t-elle été strictement et correctement évaluée ?

Si un incident venait à dégénerer, nos vaillants syndicalistes d’EdF accepteront ils de faire confiance à leur direction, comme les salariés japonais ? Accepteront ils d’obeir aveuglément, et rester à travailler de toutes leurs forces dans des endroits ou le compteur geiger hurle à la mort et ou le dosimètre noircit à vue d’oeil ?

La direction sur le terrain sera-t-elle plus efficace que les directions de terrain japonaises ?

La direction à Paris pourrait elle prendre immédiatement la décision, s’il le fallait, de sacrifier des investissements colossaux pour éviter le pire comme l’ont fait les Japonais ?

Bref, j’ai du mal, moi aussi, à partager cet optimisme béat qui semble animer les tenants du nucléaire français.
N’oublions pas que, à Fukushima, le combustible qui a fondu comme du beurre chaud c’est le »fameux" MOX français produit et vendu par Areva.

N’oublions pas non plus que si une voiture japonaise d’occasion vaut si cher, et qu’on en trouve si peu sur le marché, c’est peut-être que leurs propriétaires sont satisfaits de leur fiabilité......

Pour Tchernobyl on nous a dit que les Russes sont des primaires en quelque sorte, et on essaie de nous refaire le coup avec les Japonais.....

Nous, en France, ça ne risque rien, nous sommes des cracks....


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Palmarès