Le web est une aubaine pour les esprits un tant soit peu bien formés ; il est potentiellement un cimetierre pour les âmes fragiles, déjà en perdition, qui y trouveront toujours de quoi les plonger au fond de leur propre gouffre.
C’est exact, on a accès à une information ’underground’ sans lever le cul de son siège.
Qu’en était-il avant le web ?
il y avait le bon vieux café du commerce, et ses discussions de comptoir. Il y avait des groupes, des groupuscules, des sectes plus ou moins politisés. Ces groupes publiaient sous le manteau des choses tout à fait alarmistes et dramatisantes. Bref le web n’invente rien, il amplifie simplement les bruits de couloirs, mais surtout les fait pénétrer au cœur de chaque foyer.
On peut se perdre en conjonctures concernant le cas Rémy Taudin en essayant de le transposer dans le passé, pour essayer de faire la part des choses et de dégager la responsabilité du web.
J’ai connu la guerre d’Algérie de loin, pensionnaire dans un lycée de Province. La guerre s’invitait dans l’établissement par l’arrivée des premiers rapatriés, l’activité des cellules OAS en métropole, l’activité des partis de gauche et d’extrême gauche (PCF en tête). Eh bien nous étions inondés de fascicules de propagande de tous bords, y compris des publications du FLN. Ces publications étaient constellées de photos morbides de personnes torturées et massacrées. Nous savions que tout cela était vrai (le photo-montage ne bénéficiait pas encore de la technologie photoshop).
Ces publications, contradictoires, étaient extrêmement perturbantes et je suppose qu’elles ont obtenu l’effet escompté sur des esprits ’faibles’ (influençables) pour des passages à l’acte (attentats terroristes).
Bref, rien de bien nouveau, l’information pourrie, la propagande a toujours existé. Je me garderai bien de condamner le web dans cette affaire car nous mettons alors le doigt dans un engrenage infernal. La plus grande conspiration est aujourd’hui celle de la presse grand public qui vend ses mensonges à l’unisson sans aucun autre contrepoids que le web. J’incline à penser que dans un contexte moins technologique, le cas Rémy Taudin aurait eu une fin analogue. Ce n’est pas le web qui crée la psychose, il ne fait que l’alimenter.
 PS : Vera, là où on enterre les gens c’est le cimetière, mais dans le cadre de la propagande anti-islamiste on peut très bien proposer l’équation cimeterre = cimetière. On ne vous en tiendra pas rigueur vote publication ne comporte que très peu de fautes.