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Christian Labrune Christian Labrune 16 mars 2016 18:11

Qu’il ait existé et qu’il existe encore des collections privées, cela n’a rien de particulièrement choquant. Beaucoup de ces collections, tôt ou tard, finissent par atterrir dans les grands musées. Ce fut le cas pour la collection Carlos de Beistegui, celle de la princesse de Croÿ, ou encore l’immense collection Campana. Ces trois-là et plusieurs autres sont désormais au Louvre.

Ces sortes de collections ont souvent été constituées par des gens qui avaient, certes, les moyens d’acquérir des oeuvres souvent fort coûteuses, mais qui avaient surtout une connaissance approfondie de l’art et un goût assez sûr. Qui peut acheter des oeuvres d’art, sinon les riches ? Lorsqu’ils achètent des oeuvres de leur temps, ils font vivre les artistes, et on aurait tort de le leur reprocher. On peut bien tonner, à la manière d’un Jean-Jacques Rousseau, contre des industries du luxe apparemment inutiles, il n’empêche qu’elles contribuent à l’essor économique d’un pays. C’est particulièrement vrai en France.
On pourrait, il est vrai, préférer un mécénat d’état ; il y a des commissions, dans chaque région, qui sont chargées d’acquérir des oeuvres d’art, mais de ce qui aura été engrangé de cette manière depuis cinquante ans, au gré des modes et des engouements passagers de responsables conformistes qui n’entendent pas grand chose à l’art, que restera-t-il dans un siècle ? Pas grand chose : l’art officiel des grandes institutions chargées de la promotion de l’art contemporain est infiniment plus ridicule que ne l’était l’académisme avant la guerre de 14. C’est devenu un secret de polichinelle et il n’y a plus que des crétins pour essayer de s’extasier sur les « oeuvres » de quelques faiseurs qui dominent actuellement le marché de l’art.
Pour ce qui concerne les antiques et les oeuvres classiques, l’essentiel est que tout cela soit parfaitement conservé, ne connaisse pas le même destin que les ruines de Palmyre ; et tant pis si si ce doit être dans des lieux cachés auxquels le public n’a pas accès. Ce qu’on peut voir au Louvre, de toute façon, ce n’est qu’une partie des oeuvres possédées par le musée. Le reste est dans des réserves et ne sort que très rarement. Au reste, dans peu d’années, tout cela sera numérisé. L’impression 3d, même pour la peinture, permettra des copies qu’il ne sera même plus possible de distinguer des originaux. On cessera donc, peu à peu de montrer les oeuvres « en chair et en os ». C’est à ce moment-là qu’on pourra enfin être à même d’apprécier cette définition de Vinci : « La pittura e cosa mentale ».


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