Le métier de « commentateur politique », du moins ce qu’on peut en voir dans les médias, n’est effectivement fait que de vent.
L’analyse politique est vouée (j’entends par là que c’est sa vocation) à être une prophétie auto-réalisatrice. C’est le cas notamment de la majorité des articles de politique sur Agoravox et, plus grave, dans les médias traditionnels.
Ainsi, quiconque dit que, au choix :
- « François Bayrou n’a pas de charisme »
- « Ségolène Royal a été mauvaise dans tel débat »
- « Jean-Marie Le Pen risque de ne pas avoir ses 500 signatures »
- « Les Verts vont de toute façon plafonner à 1 ou 2% »
- « Nicolas Sarkozy est foutu depuis qu’il a dit telle chose »
essaye seulement de transformer ses sentiments ou ses envies en vérités aux yeux du public, en signifiant que les jeux sont faits, et qu’il serait inconvenant de ne pas être de cet avis.
Et cela fonctionne parce que l’on est avide de ces analyses
qui nous permettent de prendre la température de ce que pensent les autres (la majorité), et de notoriété publique, afin de savoir quoi penser soi-même sans trop se tromper et sans risquer le ridicule.
