Mélenchon est dans une position assez paradoxale.
Voilà donc, qu’il souhaiterait être opposé à un « adverse », il avait déjà désigné son adversaire préféré à la dernière élection. Le front contre front. Il est d’un talent de jouteur assez impressionnant, incontestablement il est d’autant meilleur qu’il est face à des adversaires. Il le sait et bien entendu désire être mis dans cette position.
S’il n’a pas d’adversaire en face, mais des journaleux qui ne vont surement pas faire le poids, il se retrouve seul, obligé de tenir un discours, de présenter son ambition politique, ses solutions. Il sait que cet exercice fait fuir le téléspectateur.
En superbe débatteur, contradicteur, il a compris qu’il ne serait bien entendu que s’il laisse la place à d’autres pour pouvoir tailler dans le vif, désarçonner par ses formules assassines.
Je ne comprends toujours pas comment cet homme de talent ait pu se mettre dans une situation où il ne sera jamais qu’un vaillant outsider, jamis en finale ou en position d’agir. Dommage donc pour moi que son talent soit gâché dans cette posture qui bien que intellectuellement satisfaisante n’influe en rien sur le réel.