« On veut condamner les terroristes pour ce qu’ils font, mais on les dépossède, en même temps, de toute responsabilité politique. »
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Qu’est-ce à dire, sinon que les causes du jihadisme ne sont pas à chercher dans le for intérieur des individus (la religiosité) ou dans une subjectivité pathologique et un peu paranoïaque, qui finirait par se prendre pour le centre du monde, mais dans la situation politique elle-même et par conséquent dans les mécanismes de domination qui s’y trouvent à l’oeuvre. La cause du djihadisme, c’est d’abord notre civilisation criminelle dont les assassinés de Nice et d’ailleurs étaient bien évidemment solidairement responsables. Les véritables bourreaux de Nice ou du Bataclan, ce sont les victimes elles-mêmes. Admirable retournement dialectique !

Disons les choses encore plus clairement : le djihadisme, ce n’est pas l’islam, c’est l’Occident qui fut dominateur ; les pauvres musulmans relèvent enfin la tête après la période coloniale. Les grands assassinats dont nous avons été témoins en 2015, c’est nous qui les avons perpétrés, et bien mérités. Et pour illustrer ça, on évoquera l’Afgnanistan, l’armée américaine en Irak, etc.
Cette petite chanson débile, on la connaît par coeur.

L’un des plus féroces théoriciens du djihadisme, Sayed Qotb, a été pendu par le régime de Nasser en 1966. Les Frères musulmans, furent organisés en 1928 par Hassan al-Banna, très vite soutenus, y compris financièrement, par l’Allemagne nazie. Leur entreprise ressemble assez à celle du mufti de Jérusalem, hitlérien convaincu mort en 1974, et lui aussi extrêmement marqué, probablement, par les deux guerres du Golfe à partir de 1990. Un autre qui médita beaucoup sur les injustices de la colonisation française en Algérie à partir de 1830, c’est Mohammed ben Abdelwahhab, fondateur du wahhabisme, obscurantiste exactement contemporain de la philosophie des Lumières en France, sous les règnes de Louis XV et de Louis XVI : Il est mort en 1792.
Avant le colonialisme français, avant l’esclavage dans les colonies, il y eut l’esclavage organisé en Afrique par les musulmans, et une formidable expansion de l’islam des premiers siècles, qui ne se sera jamais faite en douceur. Les musulmans auront largement donné l’exemple de tant d’horreurs.

SI le prophète Muhammad est l’auteur d’un texte qui nous paraît ignoble, qui est partout un encouragement à la violence fanatique la plus criminelle, c’est sans doute parce qu’il savait - étant un prophète !- de quelles injustices les musulmans seraient victimes après que l’effondrement du système obscurantiste qu’il était en train de mettre en place les aurait enfin rendus colonisables. Ses musulmans, on ne peut donc pas dire qu’il les ait beaucoup aidés, cet enfoiré, et de tous leurs ennemis, il est assurément le pire.
Bref, je ne saurais trop conseiller à tous ceux qui, comme l’auteur de cet article, aspirent à la dhimmitude, de se faire soigner à Sainte-Anne avant qu’il ne soit trop tard.