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JP94 3 août 2016 09:56

Il y a eu il y a quelques mois de cela à Bogota un festival du cinéma dont le thème était « Corpes que non cuentan » ( les corps qui ne comptent pas).

La directrice de ce festival expliquait le sens de ce thème en prenant pour exemple l’Europe : 
- Lors d’une catastrophe aérienne ( l’avion écrasé dans les Alpes ), une extrême importance est donnée à l’événement, un hommage appuyé et médiatisé est rendu aux victimes.
- ( même chose pour les attentats commis en Occident ).
- Si un représentant des forces de l’ordre décède, l’événement est très médiatisé et présenté d’une certaine façon.

Mais :
 - les milliers de noyés de la Méditerranée ne comptent pas.
 - les salariés qui meurent au travail ne comptent pas. (que ce soit par accident du fait du non-respect de la législation ou suite au harcèlement) 
 - les Sans-papiers traités comme des détenus de Droit commun ne comptent pas.

Donc l’article met le doigt sur cet enjeu. Valls ne veut pas que ce mort compte ! Surtout qu’il est mort dans un commissariat et qu’à tout le moins il y a non-assistance à personne en danger.
Mais pour sa famille et ses proches, il compte.
Si jamais se développe en France un rapport de force qui donne de l’importance à ces morts auquel le pouvoir dénie le droit d’être reconnus comme victimes de sa politique, alors évidemment l’empathie naturelle de la population - par opposition à l’empathie feinte du pouvoir - constitue un danger pour le pouvoir.
Il doit donc criminaliser ses victimes à tout prix .

Pour la Colombie, la situation est pire qu’ici. Les morts sont les civils « faux-positifs » assassinés par l’Armée, qui prétend tuer des guérilleros et toucher des prix par tête. Ces faux-positifs sont des jeunes chômeurs de milieu très pauvre qu’on piège par des annonces d’emploi. Mais c’est la mort qui les attend.
Ensuite, la Presse annonce les exploits de l’Armée, qui éliminerait de méchants fauteurs de troubles ! machiavélique ! et l’on retrouve des fosses avec ces corps.
La boucle est bouclée : car ces jeunes sont souvent issues de familles monoparentales dont le mari paysan a été assassiné par les paramilitaires pour accaparer ses terres. La femme qui la terre pour éviter d’être assassinée. Le « boulot » se finit lorsque les fils sont tués de cette façon.

Mais comme c’est bizarre, notre presse si prompte à dénoncer les attaques contre les Droits de l’Homme ne nous parle guère de ce crime de masse ... et de classe !

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