Bonjour,
D’accord avec l’idée maîtresse de l’article, mais si la police fait autorité, elle le fait dans le cadre de ses fonctions et du respect qu’elle a à protéger le citoyen.
A titre perso, je n’ai jamais eu de problème de respect avec la police, mais je ne permettrais pas que l’on m’insulte ou que l’on me tutoie, sauf a m’autoriser moi-même à le faire, ce qui ne ferait qu’engendrer de la tension supplémentaire.
Or, j’ai eu l’occasion d’observer un contrôle d’identité au cours duquel les jeunes (environ 20 ans) se faisaient contrôler dans un style plutôt... cavalier, genre « tes papiers ! ». Des lors, on peut comprendre la colère sourde que cela engendre, et pour les plus vélléitaires, le refus d’accepter ça (et matérialiser ce refus quand on est un peu con ou sous-éduqué, ça peut consister en des comportements débiles). L’on peut alors mettre ça au regard de l’impuissance à agir contre ces cow boys, et dénoncer non pas le cow boy en question, mais l’institution qui ne permet structurellement pas de produire un jugement indépendant sur ce genre de pratiques (dont je ne saurais dire si elles sont la norme ou pas). J’aimerais pouvoir me dire que c’est une erreur, un ensemble de circonstances malheureuses, mais tout se passe comme si ces erreurs étaient systématisées. Dans le cas Traoré, ce n’est pas l’intervention proprement dite qui est mise en exergue - délit de fuite, course poursuite, arrestation brutale et mort -, mais les défauts de procédure de reporting (pièces manquantes au dossier, incohérences) qui permettraient de circonstancier l’accident.
Dans le cadre d’une manifestation, l’on constatera également que les forces de l’ordre génèrent et gèrent sciemment la conflictualité en avivant des tensions pour « séparer le bon grain de l’ivraie ». Toute personne qui a été à une manif’ ces derniers temps a pu déplorer des actes de dégradation qui auraient pu être circonscrits dès le début, plutôt que de laisser faire pour ensuite envoyer la charge lourde, ou encore des frappes inutiles sur les gens à terre, déjà sonnés et incapacités.
L’on doit respecter la police, mais c’est réciproque, et c’est la police qui doit montrer l’exemple. Si l’agent est incapable de ne pas réagir lorsqu’un petit con le traite de « fils de... », il faudrait lui apprendre à gérer sa colère et son adrénaline. Quand on a à faire à eux, ce n’est pas à l’homme qu’on s’adresse, au papa, au citoyen, à l’humain en somme, avec ses défauts et ses faiblesses, mais à l’agent de l’Etat.
Le modèle de la familiarité peut éventuellement s’entendre dans le cas d’une police de proximité, pas dans celui d’une police d’intervention.
Il ne s’agit pas de refuser une certaine autorité, mais de refuser une autorité sans contrôle.