Je me souviens de Jean Lacouture exprimant avec malaise et humour l’ostracisme social qu’il ressentait, et lié sans aucun doute au message parental, envers les premiers ouvriers, en 36, arrivant sur la plage où sa famille avait l’exclusivité des vacances....Des souvenirs qui lui faisaient un peu honte, 70 ans après.
Reiser reste un visionnaire formidable, 40 ans après sa mort. je me souviens de son album« , on vit une époque formidable », où il faisait de l’humour sur la vulgarisation, montrant qu’elle aboutissait toujours à la catastrophe. Type : « Quand les riches faisaient du ski, dans les années 30, c’était chic...Maintenant, c’est le métro aux heures de pointe..... »....
Un pont de vue classique, désabusé, un brin réactionnaire, mais il faut bien l’admettre, vrai, surtout quand il apporte banalisation, désenchantement, jalousie, envie, vanité, mise en compétition, et finalement révèle tellement d’effets secondaires,sur fond d’acculturation et de perte des repères, qu’on a plus qu’une hâte : Ne plus partir....Faire un voyage autour de sa chambre, comme le pronostiquait xavier de maistre, dans un livre lui aussi en avance sur son temps..
Réactionnaire, donc, car pour parler « politiquement correct » on ne peut que se féliciter du progrès social, qui permet de partir au loin, de prendre du bon temps, de découvrir des peuples ou des pays plus ou moins lointains.
Pierre Rhabi y va de son préchi précha, estimable sans doute. Des lieux communs que chacun aménagera à sa manière. L’important est de rester sincère avec soi, ses besoins, ses envies profondes. Et ça, il faut un peu de temps pour ne pas se laisser avoir.
Ce qui est certain, c’est que vous trimbalerez toujours vos yeux, et que c’est la condition première à travailler, quel que soit l’endroit où vous allez, que que soit l’’activité que vous faites, et même rien d’autre que de méditer.