"l’école a grandement sa place dans ce combat à mener. D’autant plus que
ce sont des jeunes qui ont grandi sur ses bancs qui ont commis les
derniers attentats. Ce sont des garçons et des filles des écoles
françaises qui massacrent, égorgent, torturent en Syrie et en Irak.«
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Ci-dessus, une phrase de notre auteur que je viens de trouver dans un article intitulé »Le djihadisme et... l’école« . publié aussi sur AgoraVox. Je ne l’avais jamais lu.
Eh bien oui, ce sont »des garçons et des filles des écoles françaises qui massacrent« . C’est absolument incontestable, et il faut être immensément naïf et tout à fait ignorant de ce que l’école est devenue dans notre beau pays pour s’en étonner.
Et notre auteur d’ajouter un peu plus bas : »Comment se fait-il que des jeunes Français issus de l’école de la République soient sensibles à une telle idéologie ?«
Si la situation n’était pas aussi tragique, on aurait envie de ricaner, parce que cette dérive vers le trop-plein chaotique du divertissement stérile qui remplace la culture jusque dans l’école, c’est l’équivalent exact du vide parfait, et il y a quand même plus de trente ans que nous sommes un certain nombre à dénoncer cela, à en décrire les conséquences prévisibles. Il n’y a pas trop de mérite à prévoir dans un pareil cas : il suffit d’avoir des yeux pour voir l’état des choses et de disposer d’un encéphale en état de rendre encore quelques services.
L’école de la République a cessé d’exister dès une loi-cadre socialiste datée des jours qui ont immédiatement précédé ou suivi (je n’ai pas le courage de vérifier) le bicentenaire du 14 juillet 89, et qui détruit, précisément, l’école que nous avons connue pour la remplacer ce que nous voyons actuellement : une multitude d’établissements qui sont autant de »lieux de vie« où l’on occupe les jeunes, où on les divertit, où on les amuse, où on prétend leur »apprendre à apprendre« pour dire pudiquement qu’on ne leur apprend plus rien, surtout dans les quartiers ou, précisément, se recrutent aujourd’hui les djihadistes. Autant de »lieux de vie« qui sont devenus des lieux de mort intellectuelle. On aura »ouvert« l’école sur le monde’ (encore un slogan des plus ineptes) pour y faire entrer le bruit extérieur dépourvu de sens qui abrutit, empêche de penser et de s’initier à la compréhension de la complexité des choses.
Dans un système qui pose le »droit à la réussite« de chacun sans même faire comprendre qu’il n’y a pas de réussite sans travail et sans effort, où tout le monde au nom d’une conception dépravée de l’égalité aura désormais le droit d’être bachelier, le sens de l’émulation s’est depuis longtemps inversé. L’élève qui tâche de réussir est désormais un »bouffon« , c’est-à-dire un méprisable lèche-cul vite frappé d’ostracisme. Les jeunes sentent bien pourtant, mais très confusément, que les »pédagogues" les méprisent, achètent leur silence et leur très relative docilité par des faux diplômes qui ne leur serviront à rien, et il ne faut pas s’étonner dès lors que, peu formés à la réflexion, dégoûtés par un système scolaire mensonger, corrompu et corrupteur, ils puissent être séduits par la positivité imbécile mais immédiate d’un salafisme qui leur propose de donner libre cours à la violence qui les travaille avec, en prime, le paradis assuré s’ils advenait qu’ils en crèvent.
Tout cela est atroce.
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